Économie

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Stations-service : « On se fait voler à tour de bras »

Le 21 octobre 2022 — Modifié à 14 h 19 min le 21 octobre 2022
Par Julien B. Gauthier

Plaques d’immatriculations volées ou cachées, faire semblant de payer à la pompe, feindre d’avoir oublié son argent, les voleurs d’essence ne manquent pas d’imagination pour partir sans payer.

Le vol d’essence a connu une forte hausse au cours des derniers mois à Saguenay au détriment des détaillants, qui perdent d’importantes sommes d’argent. Et les voleurs font usage de stratagèmes relativement simples.

« Ça fait cinq ans que je suis propriétaire. Cette année, ç’a augmenté de 50 %. C’est devenu problématique parce que ma gérante peut passer une heure à faire une déclaration à la police pour un 20 $. C’est beaucoup de travail pour pas grand-chose », explique Jérôme Dufour Riverain, propriétaire du Ultramar sur la rue Price Est à Chicoutimi.

En temps normal, cette station-service, située dans un secteur défavorisé, subit un à trois vols d’essence par semaine. « Quand il était à 2$ le litre, c’était quotidien », ajoute-t-il.

« À tour de bras »

« On se fait voler à tour de bras. Ça se passe le soir en masse. C’est quand même des bons montants. J’estime perdre un salaire par année », ajoute pour sa part le propriétaire de deux stations-service à Jonquière, dont l’une à Kénogami.

Depuis peu, il oblige les clients à payer à l’avance dès 20h afin de remédier au problème.

« Ce n’est pas nécessairement la priorité des policiers de venir pour un vol d’essence. Parfois ils viennent le lendemain. C’est beaucoup de perte de temps pour ce que ça donne. Parfois, les 10 $ et les 5 $, je les ai payés plutôt que de faire une déclaration », renchérit Jérôme Dufour Riverain

Pas tous enquêtés

Du côté du Service de police de Saguenay (SPS), on confirme en effet que les plaintes pour vols d’essence ont augmenté de 2021 à 2022.

« Effectivement, il y a quelque chose. Je ne dirais pas que c’est un fléau, mais on constate qu’il y a une augmentation dans tous les mois cette année. Certains sont plus significatifs que d’autres, soit mai ou juin », explique le porte-parole Luc Tardif.

« Ils ne se cassent pas la tête. Ils remplissent leur réservoir et repartent. Il y a l’autre gang, eux qui simulent qu’ils n’ont pas d’argent. Ils donnent un faux nom et un faux numéro de téléphone. Mais si on n’a pas un début d’information, un numéro de plaque, des images claires sur une caméra, on ne peut pas dire qu’ils sont tous enquêtés », ajoute-t-il.

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