Dimanche, 28 avril 2024

Chroniques

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Ma relation avec l'alcool

Le 09 février 2023 — Modifié à 15 h 59 min le 09 février 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Il y a cela deux semaines, le centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances a rendu publiques (CCDUS) ses directives en matière de consommation d’alcool. Leur rapport a eu l’effet d’une véritable bombe.

Selon le CCDUS, une consommation de 3 à 6 verres par semaine représenterait un risque modéré pour la santé alors qu’à 7 verres et plus, le risque serait élevé. Il s’agit pourtant du même organisme qui, en 2011, suggérait que la consommation maximale hebdomadaire soit de 15 verres pour un homme et 10 pour une femme. Mon premier réflexe fut de rires et mon deuxième fut celui de me pencher sur ma propre consommation.

Ma famille fait partie d’un faible pourcentage de la population qui consommait quasi zéro alcool. Dans ma jeunesse, je n’ai jamais vu de bière dans le frigo sauf quand mes parents attendaient de la visite importante. Même chose pour le vin ou les spiritueux. Ce n’était pas par conviction, mais bien par goût. Je n’ai jamais vu mon père pompette. En ce qui concerne ma mère, c’est arrivé peut-être 2 ou 3 fois maximum.

À l’adolescence, j’ai fait comme tout le monde, j’ai expérimenté la bière. Je trouvais que ça goutait la « pisse » et il était hors de question pour moi de me forcer pour arriver au feeling d’être chaud. À mes yeux, c’était trop d’efforts pour le peu de résultats. Mes amis ont bien essayé de me « saouler », mais je n’étais pas du genre influençable.

Quand j’ai commencé à sortir dans les bars, à 16 ans, j’ai développé une brève, mais ô combien passionnée relation amoureuse avec le Tia Maria dans du lait. Vous comprendrez qu’il m’a suffi d’être malade une seule fois pour ne plus jamais retoucher au produit.

À l’aube de la vingtaine, j’ai décidé d’expérimenter le vin. C’était l’époque où le Beaujolais nouveau faisait rage au mois de novembre. Ce beau moment où les Québécois faisaient la file pour acheter la piquette trop chère des Français. Inutile de vous dire que je n’ai pas accroché.

Jusqu’à l’âge de 34 ans, je n’ai jamais eu envie de boire un verre d’alcool. Un ami, expérimenté dans la bière de microbrasserie m’a trainé de force à la Voie Maltée. C’était en 2009. Au cours des mois suivants, je me suis trouvé une affection pour les bières blanches.

En 2013, lors d’une sortie pour le travail, j’ai gouté à un vin par politesse et à mon grand étonnement, j’ai été séduit plutôt que dégouté. Quoi? À 37 ans, j’aimais finalement un vin. C’était le Guado Al Tasso II, vin que j’aime toujours d’ailleurs. Depuis ce temps-là, le vin est devenu une passion, littéralement. Une bonne bouteille pendant un repas, c’est devenu sacré. Même chose pour un vin mousseux l’été sur le patio. J’ai même poussé l’audace à m’acheter un cellier et me « péter » les bretelles en l’exposant devant la visite.

Si je me fie à l’étude, je suis dans la catégorie modéré, mais en saison estivale, je peux facilement prendre plus que 7 verres et me retrouver dans la catégorie risquée. Est-ce que je me fous de cette étude? Non. J’ai même tendance à croire qu’ils ont raison. Des rapports coup de poing comme celui-ci ne fait pas l’affaire de personne. C’était la même chose quand on disait que la cigarette était dangereuse dans un autre siècle. On se disait, mais voyons donc, c’est mon seul petit plaisir fumer. Maintenant, est-ce que je vais réduire ma consommation d’alcool pour autant? Non, c’est mon seul petit plaisir les bouteilles de vino! Et vous, ça va changer vos habitudes?

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