Dimanche, 28 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 38 s

Lapins et familles d'accueil

Le 10 novembre 2022 — Modifié à 15 h 32 min le 10 novembre 2022
Par Mélyna Girard

Chronique

Je ne m’en cache pas, je suis un amoureux des animaux. En anglais, on utilise le joli terme de « pet lover ». C’est même un peu maladif dans mon cas. Si je trouve une araignée sur mon plancher, je ne l’écrase pas, je m’efforce autant que possible de l’envoyer dehors. Si par malheur elle se trouve dans le bol de toilette, je la « flush » à contrecœur.

Je me dis que je la plonge sciemment dans un gouffre sombre et effrayant, que je la précipite sans jugement dans un vortex d’eau et de tuyaux de cuivre glacés. Se sortira-t-elle indemne de ce châtiment ? N’était-elle sur mon plancher que pour chercher à s’alimenter un peu?

Ça m’attriste d’entendre une truite se débattre dans la glacière de la chaloupe. Je ferme les yeux à chaque fois que je plonge un homard vivant dans l’eau bouillante.

Je suis incapable de tuer une perdrix, encore moins un orignal ou un chevreuil. Mais je suis hypocrite. Si vous cuisinez une tourtière de gibiers, je serai le premier à piger dedans. Idem si vous me donnez une pièce d’orignal ou de canard, pourtant exécutés de sang-froid d’une balle de votre carabine. Hypocrite je vous dis… et profiteur.

Bien sûr, je suis conscient qu’il faut distinguer gibier et animaux de compagnie. On ne pourrait pas imaginer l’ouverture d’une chasse aux chats et aux chiens… Je connais bien des chasseurs qui sont en amour avec leur chien.

Ça me fait penser à l’excellent document publié par le magazine L’Actualité le mois dernier. On y apprend qu’aujourd’hui, un ménage québécois sur deux possède un animal de compagnie, que les chaumières québécoises abritent 2,1 millions de chats et 1,1 million de chiens, en plus des autres types d’animaux. La pandémie a fait se multiplier les demandes auprès des SPCA, mais aujourd’hui, celles-ci constatent un retour des abandons.

Or qu’en est-il ici, à la SPCA de Saguenay ?

« Même chose pour nous, me répond Mélanie St-Gelais, une des directrices de l’OBNL de Saguenay. Pendant la pandémie, les gens déménageaient moins et passaient leurs vacances à la maison. Maintenant, c’est le retour du balancier, plusieurs personnes nous ramènent leurs animaux, il faut faire avec. »

C’est sans compter les responsabilités accrues confiées à la SPCA de Saguenay ces derniers mois. Il y a une chicane de voisins en rapport avec un chien trop bruyant ou trop menaçant? On n’envoie plus la police, mais la SPCA. L’entretien et la bonne marche des parcs à chiens? À la SPCA de s’en occuper.

C’est en plus de la récolte des chiens et chats errants, qu’il faut préparer à l’adoption. Stérilisation, vaccins, promenades, la SCPA de Saguenay couvre aussi maintenant un plus vaste territoire. Si bien qu’on a dû redistribuer la « clientèle ». Les chats sont maintenant à Chicoutimi, les chiens et autres animaux à Jonquière.

- Alors Mélanie, quels sont tes besoins les plus urgents ?

« Nous débordons de lapins… Les gens pensent que c’est moins d’ouvrage qu’un chat, mais c’est autant d’entretien sinon plus. Ça prend de la litière, des granules, de l’eau et de la nourriture, il faut nettoyer la cage. Et ça se reproduit à vitesse grand V… Des parents en donnent à leurs enfants, mais ils déchantent parfois très vite. »

Sans compter que l’automne, les gens ayant nourri des chats tout l’été à l’extérieur les prennent maintenant en pitié à cause du froid, et les amènent à la SPCA.

« Notre autre besoin sont les familles d’accueil pour les chatons. Nous en avons beaucoup, environ 50, mais il en manquerait une ou deux dizaines. Nous fournissons tout ; nourriture, litière. Il n’est pas normal qu’un petit chat passe les premiers mois de sa vie dans une cage… »

Voilà chers « pet lovers », si vous avez le goût de faire une bonne action, vous savez quoi faire.

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