C’est avec un immense plaisir que j’ai accepté l’invitation du Réveil à fouiller ses archives pour raconter l’histoire de la Ville de Saguenay. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Carl Gaudreault, 45 ans, Arvidien de naissance. Je ne suis pas un historien de formation, mais plutôt un autodidacte. Comme producteur, réalisateur de documentaire et de balado, et aussi directeur du Centre d’histoire Arvida et Centre Sir William Price, j’ai toujours eu à cœur notre histoire et une passion de la faire découvrir.
Pour cette première chronique, nous allons retourner 77 ans en arrière à la création du journal le Réveil.
Le Réveil, organe officiel du comté Lapointe
Le jeudi 20 décembre 1945, les citoyens de Jonquière et Kénogami pouvaient lire la première édition de leur nouvel hebdomadaire, Le Réveil. Sur la page couverture, on retrouvait une illustration d’un jeune soldat accompagné de sa femme au pied du landau où dormait leur jeune progéniture. Leur regard, tourné vers une étoile, signe d’un avenir prometteur et guidé par le Saint-Esprit. La 2e guerre mondiale venait de se terminer et la population entrait dans une ère où tous les espoirs sont permis.
Le docteur Henri Vaillancourt, célèbre médecin de Jonquière, était président de la chambre de commerce de Jonquière. À chaque assemblée, tous les membres réclamaient un journal local, car on trouvait que Le Progrès du Saguenay, journal régional, ne couvrait pas assez l’information de Jonquière. Comme Arvida avait son journal depuis 1943, Le Lingot, Jonquière et Kénogami se devaient d’avoir son journal local. C’est en investissant dix mille dollars que le Dr Vaillancourt, en collaboration avec Jean Joseph Bouchard et Paul Tremblay, fondait Le Réveil.
Dr Henri Vaillancourt sera éditeur et éditorialiste du journal durant 33 ans. La ligne directrice sera d’être près de sa communauté et des affaires municipales de Jonquière et Kénogami. On couvrait aussi les faits divers, les sports et les arts de ces deux municipalités.
Après plusieurs recherches partout au Québec, j’ai retrouvé qu’une seule copie papier de la première édition du Réveil et elle est à la bibliothèque d’Arvida. Malheureusement un citoyen a coupé les pages 2 et 3…
Les années 70, l’expansion
À la fin des années 60, Le Réveil modifie son nom en ajoutant la mention au « Saguenay ». On couvre dorénavant l’actualité de Jonquière, Kénogami, Arvida et Chicoutimi. Le Progrès du Saguenay a cessé son édition quotidienne depuis 1964, le Soleil a créé une édition régionale et le Lingot s’oriente de plus comme le journal de l’information interne de l’Alcan.
L’équipe du Docteur Vaillancourt voit ainsi une opportunité d’occuper un marché et d’augmenter ses revenus. 1974 marque une année importante pour le Réveil, Le Dr Vaillancourt vend 75% de ses parts à Quebecor et garde 25% pour son fils Claude, qui assurera la relève de la direction du Réveil.
Le 24 août 1977, les éditions du Réveil lancent Le Réveil à La Baie. Puis deux ans plus tard, Le Réveil à Chicoutimi voit le jour le 16 mai 1978. Ces deux éditions disparaîtront à la fin des années 90. Pour marquer son 50e anniversaire en 1995, Les Éditions du Réveil créent une édition régionale distribuée tous les dimanches à travers le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Les années 2000 David contre Goliath
En l’an 2000, c’est l’ère des grands groupes médias. Partout à travers le monde, les entreprises médiatiques se fusionnent pour créer des empires. C’est ainsi qu’en 2008, Quebecor ferme l’imprimerie Le Réveil à Jonquière pour rapatrier toutes les impressions de ses journaux à Montréal. En 2013, Quebecor vend ses 74 hebdos régionaux à Transcontinental.
Mais surprise, malgré les difficultés de la presse écrite, Le Réveil va renaître grâce aux deux copropriétaires, Marlène Claveau et Stéphanie Gagnon de Trium média. Le Réveil retrouvera sa mission d’origine, c’est-à-dire couvrir l’actualité locale à Saguenay.
Si vous avez des événements de l’actualité que vous aimeriez que je fouille dans nos archives, n’hésitez pas à m’écrire : [email protected]
