Dimanche, 28 avril 2024

Actualités

Temps de lecture : 1 min 40 s

Au pays des Nunavimmiuts : Au nord de sa zone de confort

Le 04 février 2022 — Modifié à 16 h 23 min le 04 février 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Les étudiants en soins infirmiers du projet CChic dans le Nord vivent une expérience mémorable. Ils se sont familiarisés avec la culture et le mode vie inuit tout en développant des pratiques en santé respectueuses de leur tradition.

Pour une première fois, Ann-Gélikas Fortin, Frédéric Perron et Ève-Marie Fortin-Smith ont goûté à la réalité polaire du Grand Nord québécois. Les jeunes professionnels, équipés de visières de protection et de masque N95, ont vacciné sans relâche dans un environnement méconnu.

Une expérience tout aussi enrichissante pour Sylvie Maltais, Véronique Houde et Nancy Vaillancourt, enseignantes responsables dans cette aventure.

D’ailleurs, le rôle d’infirmier requiert une polyvalence et une adaptation unique à la réalité du Nunavik.

« J’ai pu constater que le travail d’infirmière est vraiment large là-bas. J’ai assisté le personnel directement au dispensaire d’Inukjuak en clinique et en salle d’urgence. J’ai pu voir un accouchement, faire des évaluations, répondre lors des accidents ou encore vacciner des bébés, » témoigne Ann-Gélikas Fortin.

À ce propos, la professeure Nancy Vaillancourt rappelle que les réalités nordiques sont bien différentes des nôtres en matière de santé. « La tuberculose, une maladie pratiquement disparue au Québec, est très répandue tout comme les infections transmissibles sexuellement et par le sang », souligne-t-elle.

Une culture hors du temps

Malgré les conditions de vie précaires des Nunavimmiuts, étudiants et professeurs ont été marqués par la culture traditionnelle et le caractère chaleureux des Inuits.

« Quand ils arrivent au CLSC, ils retirent leurs chaussures et se promènent pieds nus. C’est une marque de respect comme s’ils rentraient à la maison. Le plancher est toujours propre. Ils ont aussi un lien profond avec la nature et sont très relax, » exprime l’enseignante, Véronique Houde.

De plus, la cohorte a été impressionnée par leur patience, leur bonne humeur et leur curiosité.

Pour Frédéric Perron, leur rapport au temps, lui a permis de sortir de sa zone de confort.

« Ils pouvaient arriver tous ensemble à 16h30 pour se faire vacciner alors que nous terminions à 17h00. Pour eux, c’est normal. Ce qui compte c’est le moment présent et ils n’anticipent pas ça. »

De retour en sol saguenéen, Nancy Vaillancourt est convaincue que l’exercice permettra de faciliter le recrutement des travailleurs de la santé dans le Nord-Du-Québec.

« Plusieurs de mes étudiants y retournent après avoir relevé le défi. Les préjugés tombent et ils contaminent positivement d’autres étudiants. Ils deviennent des travailleurs de la santé plus ouverts et attentifs aux besoins des communautés ».

 

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES