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Questions et réponses avec… Véronique Gagné, la comédienne derrière Atchoum

Le 25 février 2022 — Modifié à 17 h 20 min le 25 février 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Dans chaque édition du Réveil, nous vous proposons une entrevue avec une personnalité. L’idée est d’aller un peu plus loin de ce que l’on connaît de l’image de la personne. Cette semaine, Véronique Gagné, comédienne, musicienne et entrepreneure, reconnue pour incarner Atchoum, le clown rock.

 

Tu es reconnue pour ton pétillant personnage d’Atchoum mais un peu moins à titre de comédienne. D’où provient cet amour du jeu et de la scène?

J’ai toujours eu un public, car je suis jumelle. Je réalise que j’ai souvent été en mode prestation. Je suis une tante et ma nièce est pareille (rires). Quand j’y pense, des fois, j’ai même un peu honte de ce que je pouvais faire quand j’étais au primaire. Je me souviens que ma jumelle et moi, nous demandions à notre professeur si nous pouvions faire un spectacle avant que la classe commence. On faisait une chanson de RBO un peu trash qu’on ne comprenait pas vraiment…C’était très populaire à l’époque. Pour la suite, j’ai fait de l’improvisation assez rapidement dans ma vie et ç’a déboulé naturellement.

Je sais que je ne suis pas une grande comédienne, mais j’aime ça! J’ai un casting qui me permet de jouer des rôles variés et parfois plus difficiles. Par exemple, j’ai déjà joué des femmes victimes de violence. J’aime faire des trucs qui font grincer aussi parfois.

Aujourd’hui, je me bats plus pour montrer aux gens que je sais faire plus que de l’Atchoum, mais c’est difficile. Au cours des dernières années, j’ai déménagé à quelques reprises afin de trouver le lieu idéal pour m’installer et m’épanouir. Dans le coin de Montréal, j’ai fait un peu de figuration. J’ai joué une police, une IPL dans Unité 9 pendant un bout de temps. Les gens qui connaissent moins mon parcours m’ont fait jouer des trucs très sévères et ça ne me déplaît pas.

Ça me fait toujours plaisir de jouer Atchoum, mais ça me fait aussi plaisir d’incarner d’autres personnages. Je suis une comédienne avant tout. J’arrive à comprendre un peu les gens qui sont prisonniers d’un rôle comme Hugo St-Cyr pouvait l’être. Heureusement, j’ai la chance d’être méconnaissable dans mon personnage. Si un enfant me voit dans la rue, il ne me reconnaît pas du tout et je souhaite conserver une forme d’anonymat.

Je suis choyée de faire ce que je fais et je n’aurais jamais joué autant si je n’avais pas fait Atchoum. Je gagne ma vie avec ça contrairement à bien des comédiens. D’ailleurs, en ce moment, je suis en création d’un nouvel album. C’est une période plus relax alors je retravaille l’emballage d’Atchoum qui est devenu un Trademark.

 

Quelle est la place de la musique dans ta carrière et dans ta  vie plus personnelle?

Dans le monde du jeunesse, il y a des gens qui voient la musique simplement comme un produit dérivé parmi tant d’autres. Pour moi, c’est l’essence de mon travail et le moteur de ma création. Je suis une musicienne et j’ai une carrière musicale.

Aujourd’hui, quand les gens m’appellent Atchoum, le clown, ça me dérange. Je ne fais pas de ballounes, ni de maquillage et souvent c’est l’image populaire qui colle à la peau du clown. Cependant, au Saguenay, je n’ai pas ce problème, les gens sont bien éduqués et savent faire la distinction.

Pour ce qui est de la musique dans ma vie en général, elle occupe une grande place. En ce moment, j’écoute Les Trois Accords et je trouve ça super bon, c’est drôle et complexe à la fois! Je suis également une tripeuse de performance. Quand je vais voir un spectacle, je prends volontairement mon billet au deuxième étage pour être capable de tout voir. J’essaie de proposer cette formule de performance-là aussi dans mon nouveau spectacle avec Pépé.

La musique a souvent été aussi une échappatoire dans ma vie. Dès l’âge de 13 ans, jusqu’à mes 21 ans, je faisais un hommage au groupe The Beatles. Hier, justement, je m’amusais avec ma guitare et mon picking, c’était les Beatles. La musique pour moi, j’y rêvais. Ce que je fais, c’est un mélange de tout ce que j’aime. Entre le théâtre et la musique, c’est la musique.

 

Est-ce que tu as réussi à trouver un équilibre dans ta vie de femme artiste et entrepreneure? Quelle est ta recette pour y arriver?

C’est très important pour cette notion d’équilibre. En début de carrière avec Atchoum, j’ai joué all-in. Mais je me suis perdu pendant un petit bout. J’ai été chercher de l’aide rapidement. Puis, je me suis rendu compte que j’avais trop misé sur Atchoum et pas assez sur Véro. Alors quand Atchoum allait à 100 milles à l’heure, je n’arrivais plus à la supporter.

Je me souviens qu’une intervenante de l’époque avait fait la comparaison avec le personnage de Marylin Monroe qui était un personnage de Norma Jeane Baker. Norma Jeane disait à l’époque que les gens ne voulaient rien savoir d’elle et qu’ils ne voulaient que Marylin. Je me suis sentie un peu comme ça à un moment donné.

Aussi, il a fallu que je trouve mon équilibre entre les applaudissements de la scène et la solitude. Mais en jasant avec de bonnes personnes et d’autres artistes, j’ai réussi à apprivoiser la solitude dans la foule que beaucoup d’artistes peuvent vivre. Maintenant, j’arrive à faire la scissure entre le personnage et moi. C’est ce que je fais de mieux les arts et je trouve merveilleux qu’Atchoum touchent encore les enfants et les familles.

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