Vendredi, 26 avril 2024

Économie

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Filière viande régionale : les producteurs confrontés à des enjeux de taille

Serge Tremblay
Le 08 décembre 2022 — Modifié à 09 h 04 min le 08 décembre 2022
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Les défis se multiplient pour les producteurs de viande du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Alors que l’abattage demeure impossible sur le plan régional, voilà que les producteurs se retrouvent sans centre de découpe de catégorie C1 et doivent trouver une solution de rechange.

La filière viande régionale était d’ailleurs réunie à Saint-Bruno, récemment, à l’occasion d’une journée de discussion et de réflexion visant à s’attaquer à ces enjeux de la bonne façon. Trois enjeux étaient notamment à l’agenda : la question d’un abattoir mobile, la mutualisation des salles de découpe et la commercialisation de la viande locale.

« Présentement, il n’y a plus de centre de découpe de catégorie C1 dans la région, c’est-à-dire de la découpe qui permet la vente en commerce et en épicerie. L’abattage est aussi un enjeu puisqu’avec les prix de l’essence et la pénurie de main-d’œuvre, des entreprises de transport qui offraient le service vers des abattoirs ont tout simplement arrêté de le faire. Il y a une certaine urgence d’agir, mais nos producteurs et intervenants sont très mobilisés », explique François Potvin, conseiller en développement agricole à la MRC de Maria-Chapdelaine et impliqué dans le dossier de la filière viande.

Des producteurs envisagent d’ores et déjà de se regrouper afin de former une coopérative visant à gérer un centre de découpe régional. Il s’agirait d’un premier pas d’importance qui permettrait de stabiliser la filière viande régionale et d’ouvrir des portes pour la suite des choses.

« À court terme, l’enjeu du centre de découpe est sans doute le plus urgent. Si on a des producteurs qui arrivent à se regrouper et à se lancer via une coopérative, ça pourrait nous donner l’erre d’aller dont on a besoin pour aller plus loin. Il est aussi toujours plus facile de mobiliser les milieux politiques lorsque l’on a quelque chose en marche et ainsi aller chercher des programmes d’aide. »

Cette idée de coopérative pourrait voir le jour d’ici la fin de 2023.

Vision d’ensemble

Plutôt que de continuer de traiter chaque dossier individuellement, les producteurs et intervenants concernés ont convenu qu’il valait mieux envisager l’ensemble des dossiers sous un l’angle de la filière viande régionale en entier.

« Historiquement, on y allait davantage par dossier et là on a voulu avoir une conversation régionale et c’est surprenant de voir le niveau de mobilisation. Cela nous permet de bâtir des ponts entre nos entreprises, d’autant plus que tout le monde n’est pas

nécessairement au même point. Certaines entreprises font déjà de la vente à la ferme, d’autres l’envisagent, mais ne sont pas rendues là. Chacun a ses propres enjeux, alors on se donne une vision d’ensemble. »

Quelques chiffres

La filière viande régionale comptait, selon les chiffres de 2019, un cheptel de veaux lourds de 2 057 têtes, dont les deux tiers en veaux de lait. La filière bovine comptait 154 entreprises tandis que la filière ovine, malmenée entre 2010 et 2019, comptait 23 entreprises.

Selon les données d’un sondage récent, 33% des producteurs font déjà de la mise en marché et 43% sont intéressés à le faire.

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