Vendredi, 26 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 55 s

Un musée de l’aluminium : c’est le temps d’agir

Le 26 octobre 2022 — Modifié à 15 h 14 min le 26 octobre 2022
Par Mélyna Girard

Chronique

Un événement récent m’a allumé sur l’importance d’un musée de l’aluminium chez nous, musée toujours inexistant. Une visite effectuée cet été en Abitibi…

Êtes-vous déjà allé à Val d’Or ? C’est d’abord une très jolie petite ville. À découvrir, mais c’est son musée qui m’a jeté à terre. Ça s’appelle la Cité de l’Or, un musée qui permet aux gens de visiter la mine Lamaque, une ancienne mine d’or.

On nous plonge littéralement au cœur de l’exploitation de la mine en nous transportant sur une navette munie de chenilles à quelque 300 pieds sous terre, dans une ancienne galerie. On y a recrée des scènes où l’on voit des mannequins effectuant le travail des mineurs, avec la machinerie de l’époque. C’est une visite hallucinante. Près de 3 heures dans une machine à voyager dans le temps.

On nous habille en mineur avec casque, lampe et « chienne ». On voit et touche le filon d’or… Sans compter les bâtiments externes, restaurés, et le quartier des maisons des mineurs. Bref, il s’agit d’un endroit qui témoigne parfaitement de la vocation de la ville.

Val d’Or a une population de 32 000  habitants. Comme Alma. 4  fois moins que Saguenay. Or malgré notre poids démographique et l’importance du métal gris pour notre région nous n’avons pas encore de musée de l’aluminium digne de ce nom ni à Saguenay, ni à Alma.

Nous sommes dotés d’alumineries, de centres de recherche sur l’aluminium, d’un pont d’aluminium et d’une autoroute de l’aluminium… mais pas de musée. Un non-sens non ?

J’ai décidé d’en parler à Carl Dufour, le conseiller d’Arvida, sachant qu’il y avait déjà eu dans le quartier une tentative visant la création d’un tel musée, à l’initiative d’un comité de citoyens, aujourd’hui dissout. « Ces gens-là avaient de la bonne volonté » m’a dit le conseiller, mais ils voyaient trop grand, trop vite, avec un projet de plusieurs dizaines de millions. Ils voulaient qu’on leur signe des chèques en blanc. Ce n’était pas réaliste ».

Alors un musée de l’aluminium ? Où et quand ?

La bonne nouvelle est que le temps présent est idéal afin de se positionner financièrement pour l’obtenir.

Soyons francs, ni le projet de piscines ni celui d’un nouvel aréna ne verront le jour dans le présent mandat dans l’état actuel des finances de la Ville de Saguenay. Au mieux, pourrait-on penser, dans un horizon de 8 ou 10 ans.

Dans les deux cas, on estime les coûts entre 30  et 60  millions. Même en profitant des programmes gouvernementaux liés aux infrastructures sportives, Saguenay devrait débourser, disons entre 10 et 20 millions de l’argent des contribuables, puisque généralement les coûts sont fractionnés au tiers. C’est trop, la ville n’ira pas là.

Par contre, d’après Carl Dufour le budget pour aménager un musée de l’aluminium pourrait se boucler avec une somme de 7 à 9 millions. Avec le même calcul, mais évidemment à partir cette fois d’une enveloppe du ministère de la Culture, Saguenay pourrait n’avoir qu’à débourser que 2 ou 3  millions. Et peut-être même rien du tout, si Rio Tinto décidait de s’approprier le projet, en le finançant en partie et en y associant son nom. Pourquoi pas ? La compagnie a déjà manifesté son intérêt notamment en fournissant des objets, documents, photos…

Car ne nous trompons pas, il faudra que ce soit « BIG ». Il faudra y exposer des lingots grandeur nature, des billettes, de vraies cuves, produire une bonne vidéo expliquant le procédé.

Déjà il existe un embryon dans l’église Ste-Thérèse. Un petit 1000 pieds carrés. « Si nous pouvions mettre la main sur l’église d’ici un an ou deux, me confie Carl Dufour, on pourrait envisager ouvrir le musée pour le 100e anniversaire d’Arvida en 2026 ».

Carl Dufour peut compter sur les administrateurs du Centre d’histoire d’Arvida et les membres du Comité pour la reconnaissance patrimoniale du quartier, dont sa coordonnatrice Marianne Salesse-Côté, une bonne tête au dynamisme contagieux.

L’église Ste-Thérèse n’est pas la seule option. Le Manoir du Saguenay en est une autre, mais il est moins sur le passage. Apparemment, l’autre possibilité pour recevoir le musée de l’aluminium serait l’e x-école Notre-Dame- du-Sourire, un autre bâtiment patrimonial.

Et quel beau premier mandat pour le nouveau député caquiste Yannick Gagnon, qui a prouvé son efficacité en complétant le gymnase du Patro.

T’sé, quand les étoiles sont alignées…

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES