Chronique
L’histoire ou plutôt la saga autour du logo des Saguenéens de Chicoutimi, surtout les déclarations de la mairesse Julie Dufour m’ont fait réfléchir cette semaine. Elle n’a pas apprécié que les gestionnaires ne consultent pas la ville avant de faire le changement de logo.
Est-ce qu’elle a raison? Oui. Est-ce qu’elle a tort? Oui, un peu. Est-ce que Yanick Jean devrait consulter Michel Potvin avant de faire une transaction? Cessons la caricature ici. J’ai eu un malaise en voyant la ville se mêler des affaires du club et la question que je me pose depuis,
est-ce que la ville devrait se départir des Saguenéens de Chicoutimi?
J’ai placé quelques appels ici et là chez des gens d’affaires et on me dit que l’intérêt pour acheter un club junior est plutôt tiède. Une équipe de la LHJMQ vaut entre 3 et 4 millions. Un regroupement pourrait faire facilement son acquisition. Il y a de l’argent dans la région.
Toutefois, la réalité dans le milieu des affaires, c’est la gestion du personnel. Garder et trouver du personnel dans son entreprise, c’est devenu le nerf de la guerre, peu importe le domaine. Est-ce que ces gens-là ont le goût, en plus, de gérer un club de hockey? Il serait possible de trouver des acheteurs, mais il ne faut pas que la Ville s’attende à faire un coup d’argent.
L’argument que j’entends le plus souvent contre la vente des Saguenéens est le territoire du Saguenay que l’on qualifie de petit marché. Vraiment? Pour avoir visité Victoriaville, Drummondville et Shawinigan, j’espère que nous n’avons pas à rougir si on se compare à ces municipalités. Il est vrai que la dernière fois que les Saguenéens ont appartenu à un propriétaire indépendant, à la fin des années 90, l’équipe était passée à un cheveu du déménagement.
Advenant une triste répétition de ce scénario, Saguenay n’aurait qu’à inclure un droit de regard dans son acte de vente. Pour ceux qui pensent petit, n’oubliez jamais que la LHJMQ a besoin de Chicoutimi et du Saguenay–Lac-Saint-Jean. En 1994, les Sags étaient à l’autre bout du monde. Depuis, se sont ajouté des franchises à Baie-Comeau, Rimouski, deux en Abitibi sans parler de l’explosion des maritimes. Déménager les Saguenéens de Chicoutimi ne fait aucun sens. Souvenez-vous des flops à Montréal et dans le Maine.
Avoir un groupe de proprios serait un avantage pour l’avenir du Centre Vézina. Dans la situation actuelle, tout le monde marche sur des œufs tandis qu’une entité indépendante pourrait très bien mettre de la pression sur la Ville.
Pendant la saison de hockey, j’entends régulièrement des gorges chaudes qui ne suivent pas le hockey s’outrer parce que l’équipe a fait un voyage en avion avec « nos taxes ». Est-ce que ces gens ont tort? Oui et non encore une fois.
Je ne crois pas que c’est le rôle d’une ville de posséder un club de hockey et nous en avons eu une triste démonstration. Maintenant, s’il y a des gens avec les poches profondes qui veulent un club de hockey, compétitif et dans la région, levez la main! Et pourquoi pas le groupe actuel mené par Richard Létourneau? Depuis que ce groupe a pris la franchise, le bateau est très bien mené et je serais très à l’aise de les voir seul derrière le gouvernail.
