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Questions et réponses avec… Phil Desgagné, arbitre, chroniqueur sportif et bénévole infatigable

Le 21 octobre 2022 — Modifié à 14 h 06 min le 21 octobre 2022
Par Julien B. Gauthier

Dans chaque édition du Réveil, nous vous proposons une entrevue avec une personnalité publique. L’idée est d’aller un peu plus loin de ce que l’on connaît de l’image de la personne. Cette semaine, Louis-Philippe, dit « Phil » Desgagné, ancien arbitre, commentateur sportif, président de Diffusion Saguenay et chroniqueur.

Le sport a toujours occupé une place importante dans votre vie, tant dans les médias que dans votre vie personnelle. Vous avez arbitré, joué, analysé et commenté le sport pendant toute votre carrière. Comment cette passion a-t-elle débuté?

J’ai toujours été un maniaque. Quand j’allais au collège, il y avait une multitude de sports à pratiquer. J’ai toujours été un gars habile de nature dans le sport. J’ai beaucoup d’habiletés. J’ai joué au hockey, au tennis, au golf, aux quilles, au baseball, au curling et j’en passe.

J’ai commencé avec le hockey. Quand je suis revenu dans la région après mes études à 18 ans, je suis allé pratiquer avec les Citadins d’Arvida, mais j’ai été retranché après une pratique.

Je suis allé ensuite aux Marquis de Jonquière. J’ai fait une pratique, deux pratiques, trois pratiques… Claude Basque, le coach, trouvait que je n’étais pas gros, mais que je marquais beaucoup de buts dans les pratiques.

J’ai fait l’équipe des Marquis. On était trois gars de Chicoutimi. La 2e année, les autres équipes de la ligue ne voulaient plus que les gars de Chicoutimi jouent pour Jonquière. Les Marquis s’étaient retirés du circuit pendant quatre jours de temps pour protester, car ils voulaient me garder.

En fin de compte, il y a eu une entente entre les clubs et moi, je suis resté avec les Marquis de Jonquière.

C’est l’année où j’ai établi un record de 72 buts, battant ainsi celui de Jean-Claude Tremblay, qui était de 71. J’avais 19 ans.

Par la suite, j’ai commencé à arbitrer au niveau mineur pendant deux ans. La 3e année, la LHJMQ est partie, et là ils cherchaient des arbitres. À partir de là, je me suis mis à arbitrer pendant 20 ans de temps. J’avais 25-26 ans et j’ai arbitré pendant 20 ans, jusqu’à 46 ans, dont 16 ans au junior majeur.

De la radio à la télévision régionale, vous avez toujours été très présent dans les médias. Comment êtes-vous arrivé dans cet univers?

Une bonne journée, j’ai reçu un appel de Louis Trépanier, qui était directeur de la station CJMT. Il m’a offert d’accompagner Serge Trudeau pour une nouvelle émission de sports quotidienne, à 16 heures.

Je me suis dit, pourquoi pas. J’ai passé le test avec Guy Ménard. C’était ma première expérience radio. Deux jours plus tard, on m’a appelé et on m’a dit que j’étais engagé.

J’avais trois jobs en même temps : dans le transport, la radio et l’arbitrage.

J’animais les lignes ouvertes. On commençait l’émission avec quatre lignes téléphoniques et elles étaient pleines.

Ce qui était particulier à cette époque, c’est que le soir j’arbitrais, et le lendemain, j’animais les lignes ouvertes.

J’ai une anecdote : j’avais expulsé un instructeur lors d’un match à Chicoutimi.

Le lendemain, avant de commencer l’émission, les quatre lignes étaient pleines. J’ai dit en ondes : « Si quelqu’un m’appelle par rapport au match d’hier que j’ai arbitré, je lui coupe la ligne! » Et les 4 lignes se sont fermées! (rires)

Je suis toujours resté le gars de la ligne ouverte. Je n’ai jamais prétendu être un journaliste. Je me suis toujours pris pour un chroniqueur et un gars qui a de l’expertise dans le domaine du sport.

Vous êtes très impliqué dans le bénévolat, en plus d’être le président de Diffusion Saguenay. Vous avez notamment mérité le Médaille du lieutenant-gouverneur plus tôt cette année. Quel est votre secret pour demeurer aussi actif à 77 ans?

Je ne cours pas après une médaille. Quand ça t’arrive, tu es surpris, tu l’apprécies. Faut admettre que j’ai plus de visibilité que d’autres bénévoles, qui auraient peut-être mérité autant, sinon plus que moi, mais qui n’ont pas autant de visibilité.

Je prends beaucoup soin de ma santé. Je marche beaucoup, je joue au golf et je le fais à pied. Je marche 12-13 km par jour 4-5 jours par semaine.

Je prends soin de mon alimentation. Je suis gâté, car mon épouse qui est avec moi depuis 56 ans, est une bonne cuisinière. Deuxièmement, il faut avoir l’esprit en paix et ne pas avoir de tracasseries. Mes enfants vont bien, mes petits-enfants aussi. J’ai une fille qui est infirmière, ça aide aussi (rires).

Pour l’instant, je ne pense pas à prendre ma retraite!

Quels sont les événements les plus marquants de votre carrière?

J’ai vécu de belles expériences au niveau de l’arbitrage. J’ai notamment participé à la Coupe Memorial à Gatineau.

J’ai fait trois matchs des étoiles, dont un au Forum de Montréal. Arbitrer là, dans le temple du hockey, c’était une expérience incroyable.

À la radio, j’ai couvert avec Denis Lévesque la double traversée du lac Saint-Jean de Christine Cossette en 1984. Les gens n’y croyaient tellement pas, qu’aucun journaliste n’y est allé. Moi et Denis, on a embarqué dans la chaloupe et on l’a suivi. On ne l’a jamais quitté de plus de 20 pieds. De nuit, on l’éclairait, on avait des tuques sur la tête et des habits de motoneige. On faisait la couverture en direct et c’était rediffusé partout au Québec à CKAC.

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