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« J’avais le vent dans la face », se rappelle Daniel Giguère

Jean-François Desbiens
Le 05 avril 2023 — Modifié à 12 h 47 min le 05 avril 2023
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Daniel Giguère a dû traverser plusieurs embûches et persister dans son projet avant d’arriver à lancer la Voie Maltée, la première microbrasserie dans la région au début des années 2000. Il n’a pas été facile d’obtenir des appuis financiers et il fallait également changer des habitudes de consommation.

« J’avais le vent dans la face, souligne le dynamique entrepreneur. J’allais voir les banques et je leur disais que je voulais produire ma bière et la vendre sur place. Elles me disaient qu’elles ne voulaient pas toucher au domaine de la restauration et surtout pas des bars. À l’université, ils t’apprennent à être innovateur, mais quand tu es trop innovateur, les banques ne te suivent pas. Elles ne connaissaient pas ce domaine-là. Elles m’ont toutes dit non. J’ai fini par rencontrer un jeune à la CIBC qui s’appelait Vincent Harvey qui a cru en moi. Il a fallu 2 ans. »

À cette époque, les géants de la bière inondaient le marché avec leur production industrielle. Boire moins, mais mieux n’était pas encore à la mode.

« Le défi était d’éduquer les gens et leur apprendre à boire autre chose que de la Molson ou de la 50 comme c’était le cas dans le temps. Il fallait changer le comportement des consommateurs. Ce n’était pas évident d’arriver avec de la bière blanche, de la rousse ou de la noire, fabriquée localement. J’avais un produit complètement différent des autres. Je savais qu’au point de vue comptable, ça allait fonctionner. Il fallait juste que le consommateur adhère et c’est arrivé. »

Approche culinaire

Daniel Giguère, qui se décrit comme un passionné qui ne compte pas ses heures, rappelle également qu’il a été le premier à arriver sur le marché avec une approche culinaire. Non seulement il vend maintenant plus d’une vingtaine de variétés de bières brassées sur place, mais il offre aussi un menu spécialisé de cuisine à la bière.

« Le restaurant sert d’étude de marché pour la microbrasserie. On est à l’écoute des clients et de leurs goûts. Après ça, on peut faire de la canette avec nos meilleurs vendeurs. C’est mon modèle d’affaires. »

Le grand patron de la Voie Maltée exploite aujourd’hui deux restaurants-bars à Saguenay ainsi qu’un autre à Québec, en plus de son usine de production à Chicoutimi.

1 500 points de vente

L’entreprise dispose de 1 500 points de ventes de ses produits partout dans la province et fait travailler environ 250 personnes. Même si le nombre de microbrasseries a beaucoup augmenté depuis qu'il a lancé la sienne, il ne croit pas que le marché soit saturé.

« Il n’y aura jamais trop de bonnes microbrasseries. Ce qui est le fun, c’est que la majorité va dans des villages. C’est le nouveau perron de l’église et ça reflète le labeur et la couleur du village. Ça met en valeur la personnalité du brasseur. Oui il y a beaucoup de compétition, mais il y a encore de la place quand les gens sont innovants. »

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