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Crise du loyer : Des prix qui ne reflètent pas la réalité

Le 29 avril 2022 — Modifié à 13 h 49 min le 29 avril 2022
Par Julien B. Gauthier

Des 3 ½ à 800 $, des 4 ½ à 1 200 $ et des 5 ½ à 1 500 $... il suffit de faire un tour sur les petites annonces Marketplace et Kijiji pour constater que les prix des loyers sont devenus exorbitants à Saguenay.

Selon les chiffres de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), la moyenne des prix est de 511 $ pour un 3 ½, 700 $ pour un 4 ½ et 848 $ pour un 5 ½.

« Les propriétaires, lorsqu’il y a une pénurie de logements, en profitent pour hausser dramatiquement les coûts du loyer », avance Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m'entraide.

En plus de ces hausses, les chercheurs font aussi face à une importante rareté de logements. Plusieurs doivent faire des concessions, choisir un loyer plus petit et changer d’arrondissement.

Le taux d’inoccupation à Saguenay est passé de 2,8 % à 1,7 % en un an.

« Ça représente 263 logements vacants sur 15 481 à Saguenay. On vit une pénurie de logements. La crise a débuté vers la fin du mois de janvier. Notre mission est au service des gens à faible revenu, mais on a de plus en plus d’appels de ménages à modestes revenus qui vivent des situations extrêmes », ajoute Sonia Côté.

S’informer de ses droits

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, estime que le gouvernement du Québec doit mettre en place davantage de mécanismes pour protéger les locataires. (Photo : Courtoisie)

Un autre problème, selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), c’est l’achat d’immeubles à logement par des entreprises de gestion immobilières issues de la région métropolitaine, un phénomène de plus en plus répandu.

« Ce qu’on voit actuellement, ce sont des entreprises qui vont grossir leur parc locatif, qui investissent pour faire du profit. Ces compagnies se basent sur les prix ailleurs, notamment à Montréal. De plus, ça change la relation propriétaire-locataire », explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Selon Sonia Côté, les locataires ne connaissent pas suffisamment leurs droits et ont tendance à accepter des hausses drastiques du prix de leur loyer.

Une crise qui existe

Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m'entraide, croit que les locataires ne connaissent pas suffisamment leurs droits. (Photo Trium Médias – archives)

Le 19 avril, le gouvernement Legault a finalement reconnu l’existence d’une « crise du logement » au Québec. Plus tôt en avril, il a notamment déposé son Programme d’habitation abordable avec une enveloppe de 300 M$ pour l’ensemble du Québec.

Ville de Saguenay a mis en place des services d’urgence pour éviter que les locataires se retrouvent à la rue.

De son côté, le FRAPRU demande au gouvernement du Québec davantage de mécanismes, dont la limitation des évictions si le taux d’inoccupation dans une région est sous les 3 %.

À lire : Crise du logement : Victimes de surenchère

 

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