Sept Saguenéens sur dix se disent prêts à sacrifier des emplois pour assurer la protection du caribou forestier selon un sondage Segma CKAJ et parmi eux, 23 % sont d’accord pour mettre en jeu autant d’emplois qu’il le faudra afin d’assurer la survie de l’espèce.
La consultation téléphonique menée du 23 au 27 septembre dernier auprès de 2 844 personnes révèle que ceux qui se disent prêts aux plus grands sacrifices sont surtout âgés de 18 à 34 ans ou ont un diplôme universitaire.
Seulement 20 % des répondants disent vouloir protéger tous les emplois et il s’agit le plus souvent de gens de 35 à 54 ans.
Le président de la firme de sondage, Raynald Harvey, souligne toutefois une nuance importante.
« On ne leur a pas demandé si c’était le cas pour leurs emplois à eux. Peut-être que si on avait mentionné votre propre emploi, la réponse aurait été différente. Quand ce n’est pas nous qui payons, c’est plus facile. »
« C’est aussi le reflet d’une réalité que j’ai constaté pour avoir souvent travaillé avec l’industrie forestière. Les gens ne sont pas aussi conscients de l’importance économique de cette industrie que l’aluminium. Pourtant, il y a beaucoup de sous-traitants et d’équipementiers qui en vivent. Et les activités de prélèvement sont beaucoup plus aux Lac-Saint-Jean et en périphérie. À Saguenay, les gens sont plus ou moins conscients de cette réalité. »
M. Harvey retient surtout que la population estime important de protéger le caribou forestier.
« L’environnement, c’est une préoccupation qui est largement partagée, surtout quand on parle d’une espèce en voie de disparition. Les gens sont sensibles à ça. »
Hausse de la taxe foncière
Dans son sondage, Segma a aussi demandé aux répondants si le contexte économique et la situation financière de la Saguenay ou de leur municipalité justifient une hausse de la taxe foncière en 2023. La réponse est non.
Une majorité (52 %) souhaite un gel du taux de la taxe foncière en 2023, dont 51 % dans la Ville de Saguenay et 62 % dans les municipalités environnantes.
Seulement 8 % se disent prêts à une hausse supérieure à 2 % au besoin et 29 % espèrent que les augmentations seront limitées à 1 ou 2 %.
Autre fait marquant : les femmes sont particulièrement favorables à un gel du compte de taxes (58 %), tandis que les gens moins scolarisés et moins fortunés sont plus souvent opposés à des augmentations de la taxe foncière.
GNL Québec
La consultation a également permis de revenir sur le dossier GNL Québec et les élus régionaux.
Les répondants qui considèrent qu’ils ont bien défendu les intérêts de la population de la région (32 %) sont presque aussi nombreux que ceux qui croient au contraire qu’ils n’ont pas livré la marchandise (31 %).
Les répondants qui vivent en dehors de la Ville de Saguenay sont aussi davantage critiques envers les politiciens de la région.
