Le Roi Jason, et sa conjointe, La parfaite Caroline , deux figures de proue de la lutte au Saguenay-Lac-Saint-Jean ont annoncé qu’ils ne seraient pas de retour lors de la reprise des activités de la Jonquière Championship Wrestling (JCW), la ligue qu’il a fondée en 2000. Ou presque…
De son vrai nom, Sébastien Savard refuse de dire qu’il prend sa « retraite ». Il se laisse toutes les portes ouvertes. « Dans le monde de la lutte, il y a une loi non écrite. Les lutteurs finissent toujours par revenir devant les caméras », explique-t-il.
C’est simplement que le désir de recommencer n’y était pas, tel qu’il l’a annoncé sur sa page Facebook. « La pandémie nous a tous mis sur pause sans qu'on le demande et nous aura forcés à réfléchir à l'avenir. Je suis incapable de me lancer dans une activité qui me passionne sans m'investir à 400 % ».
Quant à sa conjointe Caroline Beaudoin, alias La parfaite Caroline, elle a subi des blessures au cours des années, dont deux commotions cérébrales, deux fractures et une entorse cervicale. Elle a dû se rendre à l’évidence.
Mais la lutte continuera, avec un retour dès le mois d’octobre 2021 de la JCW, avec ses galas et ses adeptes de partout dans la région.
Parcours
Sébastien Savard est un véritable passionné de lutte. Il a fondé la JCW avec Pierre Vézina à la fin de l’adolescence. « On ne parlait que de ça, on écoutait que de ça, on chantait de ça, toutes nos conversations tournaient autour de ça. Un moment donné, on s’est créé des personnages, on jouait dans le sous-sol, c’est comme ça que ça a commencé », se remémore-t-il.
Le Roi Jason a même rencontré sa conjointe lors d’activités de lutte.
En 20 ans, la JCW a pris une expansion démesurée. Chaque semaine, des combats avaient lieu. En mai 2020, Gangrel, le lutteur de la WWE, devait même visiter la région. Puis, la pandémie a forcé la ligue à cesser ses activités.
« Huit mois avant la pandémie, on était sur une grosse pente montante. On organisait des galas qui attiraient jusqu’à 1 500 personnes. On avait des spectacles de prévus partout dans la région », explique-t-il.
« Théâtre extrême »
« La lutte, c’est du théâtre extrême, lance Sébastien Savard. Les gens savent que c’est arrangé. L’idée, c’est de rendre ça le plus vrai possible, au point où ils doivent se poser la question pour qu’ils doutent si c’est réellement arrangé ».
Telle est la vision de celui qui a incarné le Roi Jason, surnommé « l’homme aux 1000 ruses », un personnage, baveux, « qui cherche à provoquer le public, le faire rire, qui se nourrit de ses huées, qui fait tout en son pouvoir pour avoir gain de cause peu importe le chemin à prendre », conclut le lutteur, dont la passion est toujours bien vivante.