Chroniques

Temps de lecture : 2 min 25 s

Le grand Raphaël

Le 06 avril 2023 — Modifié à 15 h 27 min le 06 avril 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Il y a des moments sportifs dans une vie que l’on n’oublie pas. J’en ai vécu beaucoup via la télévision, mais en personne, pas tant. J’étais sur place quand l’affaire Jonathan Roy-Bobby Nadeau a éclaté. Des années plus tôt, j’étais encore une fois au Centre Vézina quand les Saguenéens ont levé la coupe du Président. Avant samedi dernier, mon plus beau moment s’était passé le 1er novembre 1988 alors que mon père m’avait fait manquer un après-midi de secondaire 1 pour aller voir les Nordiques contre les Kings de Los Angeles qui alignaient un nouveau joueur, un certain Wayne Gretzky. Mes Nordiques avaient perdu 3-1, le 99  avait déjoué Bob Mason et l’illustre Walt Poddubny avait évité le jeu blanc pour les bleus. Qu’importe, j’avais vu Gretzky de mes yeux!

Vendredi, en fin de journée, je reçois un appel d’un de mes supérieurs qui m’invite à un match du Canadien dans une loge. Quand Stéphan t’invite, tu y vas ! Tu sais que ça va être « drette » et que tu seras bien entouré. Mais entre vous et moi, aucun match de hockey ne peut être plate dans une loge du Centre Bell, même si c’est Columbus qui s’amène. Je réalise alors que j’aurai la chance de voir Rafaël Harvey-Pinard jouer pour la première fois sous mes yeux avec le chandail de la flanelle. Ça va être cool… Si seulement j’avais su!

Tout a pas mal été dit sur la formidable ascension du petit gars d’Arvida. À tous les niveaux, il ne l’a jamais eu facile. Bêtement ignoré par l’organisation des Sags de l’époque, il fut repêché tardivement dans la LHJMQ par Rouyn-Noranda. Leader dominant, il soulèvera la coupe Mémorial avant de revenir par la grande porte avec les Saguenéens. Après avoir été boudé pendant quelques années au repêchage la LNH, les Canadiens lui feront la « faveur » de le réclamer au dernier tour. Il joue bien à Laval et le voici maintenant avec le CH, pour y rester.

Je ne connais pas personnellement RHP ni sa famille. Partout où je vais, j’entends toujours la même chose. Ce sont de bonnes personnes, avec une bonne tête, des gens terre à terre. C’est très facile d’y croire quand on regarde l’attitude de RHP et récemment, sa sœur, Katherine Harvey-Pinard, qui a obtenu sa permanence au prestigieux quotidien La Presse. Imaginez la fierté des parents.

Revenons à samedi soir. Après une première période intéressante, RHP marque un but en début de 2e. Je bondis de mon siège et je me dis que peu importe la suite, ma soirée est faite ! 7 minutes plus tard, bang, un autre but signé Harvey-Pinard. Je me donne le droit d’y penser, mais je refuse de le dire… Toujours en période médiane, 9 minutes plus tard, le 49 récidive, la pluie de casquettes tombe sur un Centre Bell en liesse ; il l’a fait. En plein samedi sacré du hockey, Rafaël Harvey-Pinard inscrit un tour du chapeau. Tout ça en une seule période.

Lors de la présentation des 3  étoiles et de l’entrevue réservée à la première, RHP séduit la foule par son enthousiasme contagieux et naturel. Rapidement, tout le Québec et celui qui vous parle se l’approprient.

Maudit que nous sommes fiers de lui ! En rentrant à l’hôtel à travers la neige et la slush, je ne pouvais m’empêcher de sourire. Tout ça parce que le petit gars d’Arvida, de ma ville, venait de déloger le grand Wayne Gretzky dans mes plus beaux souvenirs sportifs. Merci le grand Rafaël.

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