Chronique
La pratique religieuse est en déclin depuis des décennies dans la région. Avec la désertion des temples religieux de ses pratiquants, les paroisses et les municipalités du Québec se retrouvent avec des bâtiments laissés à l’abandon et sans vocation. Ici, une église de l’ancienne ville d’Arvida, l’église Saint-Philippe, avait fait couler beaucoup d’encre avec les mésaventures de son temple moderne qui a connu une fin tragique…
La croissance d’Arvida, les paroisses débordent!
Dans le Réveil du 18 juin 1953, on annonçait la création d’une nouvelle paroisse à Arvida. La ville connaissait une croissance fulgurante à la suite de la Deuxième Guerre mondiale. L’Église Sainte-Thérèse et l’Église Saint-Jacques avaient atteint leurs pleines capacités d’accueil de paroissiens.
Dans l’édition du deux juillet 1953, on annonçait la nomination de l’abbé Omer Genest comme curé de la nouvelle paroisse d’Arvida et que cette paroisse s’appellerait Saint-Philippe apôtre. La nouvelle fabrique de cette nouvelle paroisse n’avait pas encore assez d’argent pour construire une église. On célébrait les messes dans la nouvelle école Sainte-Bernadette.
Durant 11 ans, l’école primaire partagera ses murs avec les paroissiens de la paroisse Saint-Philippe. Au début des années soixante, l’Alcan a cédé des terrains à la fabrique pour la construction du nouveau temple à Saint-Philippe. À l’été 1962, la fabrique avait adopté une résolution pour la construction du nouveau bâtiment et dont la réalisation avait été confiée à l’architecte Paul-Marie Côté pour une somme de 430 000 $.
La nouvelle église de Saint-Philippe d’Arvida
Dans l’édition du Réveil du 24 juin 1964, on annonçait la bénédiction de la nouvelle église. Ce nouveau temple était dressé, sur un plan triangulaire, composé de trois murs aveugles, relativement bas, incurvés et légèrement penché vers l’intérieur pour recevoir un dôme translucide de 23 mètres de diamètre. Cette architecture moderne était impressionnante et représentait la fierté et la modernité de la ville d’Arvida et de ses paroissiens.
Mais la joie des fidèles sera de courte durée. Dès les premières années d’utilisation de la nouvelle église, des problèmes de fissures se manifestaient. La Fabrique avait intenté une poursuite contre l’architecte et les entrepreneurs. Dans l’édition du 16 décembre 1970, un article fait mention des problèmes du nouveau temple. Le 21 novembre 1971, la Fabrique annonçait la fermeture de l’église. Pendant 14 années, l’église resta fermée et les paroissiens retournèrent dans l’école Sainte-Bernadette pour assister aux célébrations religieuses.
Le deux février 1984, après un long et dur procès, la Fabrique obtenait gain de cause en Cour suprême. En août 1985, on procédait à la démolition de l’église pour préparer la reconstruction du nouvel édifice.
Jamais deux sans trois!
Dans l’édition du Réveil du premier avril 1986, le journaliste Gabriel Berberi signait un article sur l’inauguration de la nouvelle église Saint-Philippe. Après quinze ans d’errances, les paroissiens itinérants retrouvaient enfin leur maison.
Après 31 ans de quiétude, la fabrique de Saint-Philippe a dû prendre encore une fois la terrible décision de fermer l’église et de recommander sa démolition. Les raisons de la démolition : manque de fonds pour réaliser des travaux urgents pour la pérennité du bâtiment.
Mardi le 29 octobre 2019, le campanile qui abritait les cloches de l’église Saint-Philippe, tombait sous le pic des démolisseurs et venait mettre fin à jamais la fin de l’église Saint-Philippe.
Si vous avez des événements de l’actualité que vous aimeriez que je fouille dans nos archives, n’hésitez pas à m’écrire par courriel.