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Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay

La demande de francisation explose

Le 05 février 2024 — Modifié à 10 h 29 min le 05 février 2024
Par Maxime Hébert-Lévesque - Journaliste

La demande pour les cours de francisation a explosé au Centre de services scolaire (CSS) des Rives-du-Saguenay dans les dernières années.

« Je n’ai pas la donnée exacte sous les yeux, mais nous sommes passés d’une cinquantaine d’élèves en francisation en 2017-2018 à près de 400 élèves en 2023 », confirme Rébéka Fortin, directrice du Centre de formation générale aux adultes du Centre de services scolaire (CSS) des Rives-du-Saguenay. 

Du côté préscolaire, primaire et secondaire, le Centre de services scolaire observe également une augmentation considérable des demandes en francisation. Rappelons que pour les jeunes d’âge scolaire, le service de Francisation Québec (FQ) n’est pas requis.  

« En termes d’enseignants en francisation, il y a quatre ans, on n’avait qu’une enseignante qui s’occupait de tout ça. Aujourd’hui, c’est une dizaine d’enseignants qui se séparent la tâche », explique le directeur adjoint au Service éducatif du CSS des Rives-du-Saguenay, Frédéric Gaudreault.

Pour illustrer la croissance de la demande, il ajoute que le Centre de services scolaire est celui dans la région qui francise le plus.

Le directeur adjoint révèle qu’en janvier 2024, ce sont 276 élèves de l’immigration qui fréquentent les établissements du CSS. Il précise que les langues maternelles de ces jeunes sont : l’arabe, l’espagnol, le français, l’anglais, l’ukrainien, le kabyle, le russe, l’italien, le mandarin, le portugais, le roumain, le dioula et le créole.

Un enjeu de financement

Frédéric Gaudreault estime que le gouvernement du Québec ne prendrait pas tous les bons critères pour baser son financement de la francisation. Selon lui, l’État ne fait pas la distinction entre les grands centres et les régions.

« Le modèle du gouvernement est réfléchi en classes d’accueils. Dans les grands centres où la population est dense, il est facile d’ouvrir une classe et de financer celle-ci. Mais nous, nos élèves sont dispersés sur un grand territoire. Je ne peux pas engager une ressource enseignante qui va faire La Baie, Bas-Saguenay, Falardeau, Saint-Honoré, etc. »

Il ajoute que d’autres CSS au Québec font pression pour que le gouvernement revoie le financement sur une base de territoire à couvrir et pas seulement sur un nombre d’élèves à franciser.

Pour l’instant, le directeur adjoint affirme que le CSS fait des pieds et des mains pour délivrer les services de francisation à tous les élèves qui en ont besoin.

« Nous avons des enseignants qui se promènent sur le territoire et on comble les autres heures de formation avec d’autres modalités. On y arrive, mais on doit injecter de grosses sommes qui ne sont pas rattachées à la mesure de base. En plus, c’est un processus qui est toujours à recommencer. Par exemple, en décembre, nous avons eu 14 nouvelles inscriptions. Donc 14 élèves à quatre heures chacun de francisation par semaine. Il faut alors réorganiser notre service et trouver de nouvelles ressources », conclut Frédéric Gaudreault.

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