Économie

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Projet d’usine de phosphate de fer à La Baie

« La fenêtre d’opportunités pour les batteries, on est vraiment dedans! »

Jean-François Desbiens
Le 19 septembre 2024 — Modifié à 12 h 00 min le 19 septembre 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

La Table régionale de concertation minière (TRCM) pilotée par l’UQAC réagit très positivement au projet industriel d’usine de phosphate de 90 M$ à La Baie annoncée dernièrement par First Phosphate.

Son directeur Benoit Lafrance estime que la compagnie a bien choisi son moment pour vouloir ainsi se positionner dans la filière batterie.

« C’est une bonne idée de vouloir fournir des produits transformés, parce que la fenêtre d’opportunités pour les batteries, on est vraiment dedans! C’est un premier jalon du développement de la filière batterie et de toute la chaîne de valorisation qui va avec. »

Le directeur du TRCM ajoute que les fabricants de composantes ou de batteries LFP, c’est-à-dire au lithium, fer et phosphate, ont besoin de ces produits transformés pour répondre aux besoins du marché.

« Ils sont pressés lance-t-il, et il faut que ça aille vite. »

La demande continuera d’augmenter chaque année selon Benoit Lafrance.

« Les batteries LFP sont maintenant la technologie employée par à peu près tous les grands fabricants automobiles. C’est notamment le cas de Ford, Tesla ou Volkswagen dans leurs véhicules électriques d’entrée de gamme et c’est le plus gros volume de ventes. Dans les autos chinoises aussi le LFP occupe une grosse part de marché par rapport aux autres batteries. »

Financement

Le spécialiste du développement minier estime que First Phosphate va réunir le financement nécessaire avant l’échéance fixée dans son bail signé pour s’installer dans les locaux de Proco, soit le 30 avril 2025.

« Il y a déjà des contrats et des clients déjà intéressés étaient d’ailleurs présents lors de l’annonce. Et ils ont des partenaires, notamment américains. Je pense que s’ils ont fait cette annonce, c’est parce qu’ils ont un gros niveau de confiance d’arriver à compléter le montage financier d’ici l’échéance. »

Benoit Lafrance n’est pas surpris non plus que First Phosphate souhaite opérer cette usine de transformation en s’approvisionnant à l’extérieur, avant de terminer le développement de ses projets miniers aux gisements du lac à l’Orignal et de Bégin-Lamarche.

« Pour opérer une mine, il faut passer par beaucoup d’étapes et c’est plus long. Dans son plan de match, l’entreprise a déjà prévu s’approvisionner en matières premières dans la région. Ce sera un avantage parce qu’on retrouve du phosphate de très haute qualité ici, d’un niveau de pureté inégalable. Ailleurs, il est plein de métaux non désirables et ce n’est pas l’idéal. »

Et le potentiel des deux gisements est intéressant.

« Dans le cas du lac à l’Orignal, on a déjà une idée de la rentabilité possible et on est rendu à une étude économique préliminaire. Dans Bégin-Lamarche, il y a eu beaucoup de forages et c’est à peu près complété. On devrait bientôt avoir une estimation des ressources pour ce gisement. »

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