Culture

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« Cette-nuit-là »

Un premier moyen-métrage sur le drame de Saint-Jean-Vianney

Sara-Léa Bouchard
Le 30 juin 2024 — Modifié à 08 h 00 min le 30 juin 2024
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

C’est samedi le 1er juin dernier qu’a pu être visionné, en première exclusive au Centre multiservice de Shipshaw, le moyen-métrage « Cette nuit-là » portant sur le glissement de terrain du 4 mai 1971 à Saint-Jean-Vianney. Une trentaine de comédiens et figurants bénévoles de la région ont participé au projet, qui a été réalisé sur une période de trois ans.  

« On a commencé en 2021, pendant la pandémie. On a vu que le déroulement des événements entourant le 50ième de la tragédie avaient été minimisés en raison de la distanciation sociale. En voyant également qu’il y avait une série sur Lac-Mégantic qui était produite, on s’est dit qu’on pourrait essayer de faire quelque chose de semblable. On a commencé à regarder des scénarios, et l’idée de base à germée de tourner autour de l’autobus de Jules Girard, avec les travailleurs de l’Alcan qui ont été les premiers à voir le glissement de terrain », explique d’emblée le réalisateur, producteur et comédien, Martin Harvey.

Le moyen-métrage d’une durée de 35 minutes a été tourné uniquement avec des cellulaires et dans plusieurs lieux différents, autant dans la région comme à l’extérieur, dont à La Baie, Kénogami, Alma, Saint-Cœur-de-Marie, Trois-Rivières et Thetford Mines.

Un défi s’est toutefois ajouté au processus de tournage, aux dires du scénariste, monteur et producteur Frédéric Gagné.

« Un gros défi, c’était de faire le tournage de jour, alors que les scènes se déroulaient la nuit. Ça a été beaucoup de travail au niveau du montage pour recréer la nuit noire dont tout le monde parle. »

L’équipe a aussi usé de maquettes afin de reproduire au mieux et de manière plus réaliste certains éléments se trouvant dans le moyen-métrage, comme les maisons qui se font emportées par le glissement de terrain. Pour représenter le cachet de l’époque, les vêtements ont été principalement trouvés en friperies, alors qu’un des costumes à même été importé des États-Unis. Les clubs de voitures antiques de Thetford Mines, Trois-Rivières et du Saguenay ont quant à eux fourni quelques véhicules.

À la sortie du visionnement, le public, composé à la fois des membres de Cinétex, de proches, des comédiens et même de survivants au drame du 4 mai 1971, a exprimé une grande satisfaction et a été très touché, comme le mentionne le responsable des Productions ETR, Mark Vigneault.

« Avec les résultats de ce soir, ça nous donne le goût de continuer et de persévérer. En espérant que ce film-là aura des débouchés, il y a déjà beaucoup de gens qui le demande, qui ont hâte de le voir, donc on a bien hâte de le présenter », mentionne-t-il.    

Un baume au cœur pour les survivants  

« Cette nuit-là » a définitivement agi comme un baume au cœur pour les survivants et survivantes qui étaient présents à la présentation. Ça a été le cas pour la fille de l’ancien maire de Saint-Jean-Vianney, Rolande Lavoie.

« J’avais déjà vu quelques passages avant, mais c’est impressionnant. Je me dis que je n’ai pas perdu personne, bien que je sache qu’il y a une personne qui était là ce soir qui a perdu plusieurs membres de sa famille. Pour elle ça devait être encore plus difficile, déjà que je trouvais ça dur moi aussi ! C’est vraiment bien fait, c’est extraordinaire », s’est-elle exclamée.

Celle qui est présidente de la Corporation pour la sauvegarde et la valorisation du territoire de Saint-Jean-Vianney croit fortement que le moyen-métrage devrait être présenté dans les écoles primaires, secondaires, ainsi que dans les cégeps de la région, afin de sensibiliser les jeunes à cette tragédie qui a fait 31 victimes.

 

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