Rio Tinto a profité du sommet de l’aluminium pour statuer sur son futur. La multinationale ajuste sa philosophie aux enjeux du 21e siècle en entamant une décarbonation de sa production échelonnée jusqu’en 2050.
Pour atteindre la carboneutralité en 2050, Rio Tinto compte produire l’aluminium le plus vert au monde et pour ce faire, l’entreprise mise sur plusieurs projets novateurs comme Élysis coproduit avec Alcoa. Ce projet révolutionnaire rejettera du O2 plutôt que du CO2, une production d’aluminium sans aucune émission de dioxyde de carbone. Alimenté par l’hydro-électricité, ce projet devrait être carboneutre.
« Avec le projet qu’on a ici, je n’ai pas peur de dire qu’on a le projet le plus ambitieux de décarbonation du Québec et du reste du Canada, » soutient Sébastien Ross, directeur exécutif des Opérations atlantiques, Rio Tinto.
Les cuves Élysis seront à l’essai en projet-pilote dès l’an prochain à l’usine d’Alma, mais aucun échéancier ni l’endroit n’a été déterminé pour l’implantation définitive de la nouvelle technologie pour une production future.
Pour atteindre ses objectifs de décarbonation, Rio Tinto a annoncé que la fermeture des cuves précuites d’Arvida commencerait un an plus tôt que prévu. Le projet sera entamé à partir de 2024, soit un an avant l’échéancier de 2025.
La multinationale a néanmoins voulu se montrer rassurante à la suite de cette annonce. Les vieilles cuves seront remplacées par 96 cuves AP60, soit 80 de plus que prévu, pour produire sensiblement la même quantité d’aluminium et pour une empreinte carbone nettement inférieure.
La fermeture des cuves précuites touchera entre 300 et 350 employés de l’usine Arvida. Parmi ceux-ci, environ 100 employés migreront vers les nouvelles cuves et une quinzaine seront redirigés vers le centre de recyclage.

Économie circulaire
Parmi les autres projets tournés vers l’amélioration de son empreinte écologique, Rio Tinto mise sur le développement d’une économie circulaire. Pour y arriver, diverses initiatives en partenariat avec des entreprises d’ici sont étudiées. Parmi celles-ci, on pense à une gestion accrue des résidus industriels qui pourraient éventuellement être récupérés et transformés pour produire des matériaux révolutionnaires comme un ciment sans GES ou encore de l’asphalte produit avec des résidus de bauxite.
Le nouveau centre de recyclage de l’usine d’Arvida qui devrait être opérationnel l’an prochain suit également cette volonté. Les rebuts d’aluminium seront refondus et ce contenu recyclé sera intégré aux billettes du centre d’électrolyse d’Arvida. Cet aluminium sera destiné aux clients des marchés de l’automobile, de l’emballage et de la construction.