L'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a inauguré ce lundi un évacuateur de crues à échelle semi-réelle en plein cœur du campus. Cette infrastructure de recherche a été conçue en collaboration avec Hydro-Québec, qui espère ainsi trouver une solution à l'érosion des installations hydroélectriques.

Hydro-Québec a constaté que de l'érosion peut survenir au fil du temps, particulièrement dans les différents évacuateurs de crues des barrages qui sont généralement excavés dans le roc.

Au fil du temps, cette érosion peut notamment endommager les fondations des installations hydroélectriques. De l'érosion d'une profondeur de 30 mètres a notamment été répertoriée dans l'une des installations d'Hydro-Québec.

Or, l'évacuateur de crues échelle semi-réelle permettra à des chercheurs de trouver des solutions afin d'éviter l'érosion. Selon Hydro-Québec, les recherches de l'UQAC permettront aussi d'améliorer la sécurité des installations tout en suivant mieux l'évolution de l'érosion et de ses impacts sur les ouvrages.

Ayant nécessité des investissements de plus de 1 M$, l'évacuateur a été modélisé à partir des installations de la Romaine 4, mais à l'échelle de 1/40. Selon le professeur-chercheur Ali Saeodi, il s'agit d'un modèle unique au monde.

« Les méthodes existantes pour la prévision de l'érodabilité dans les massifs rocheux sont limitées, il s'avère donc nécessaire de mieux prévoir l'érodabilité de telles structures et de développer une nouvelle approche pour la prévision de l'érosion », fait-il valoir.

Approche nouvelle

Selon Ali Saeodi, cette « approche nouvelle » pourrait être mise en place sur les installations d'Hydro-Québec d'ici cinq ou six ans. Elle arrive aussi dans un contexte de changements climatiques, où les évacuations de crues sont plus fréquentes.

En parallèle, l'évacuateur, qui se trouve dans le pavillon de Givrage de l'UQAC, permettra de former des spécialistes. Actuellement, trois étudiants à la maitrise, de même qu'un stagiaire au doctorat y font leurs recherches. À plus long terme, l'université prévoit former une dizaine de spécialistes.

Pour arriver à leurs fins, les chercheurs de l'UQAC pourront identifier quels paramètres ont le plus d'incidence sur le degré d'érosion et déterminer l'importance de chacun de ces paramètres afin de développer la nouvelle approche.

La construction et la mise en place de l'évacuateur de crues ont été rendues possibles grâce à des investissements de l'UQAC, d'Hydro-Québec et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).

La collaboration du département des arts a également aussi été de mise. L'artiste et étudiante à la maîtrise en arts Marie-Pierre Gagnon a peint sur l'évacuateur une fresque inspirée de la Romaine 4.