Économie

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Abattoir mobile au Saguenay-Lac-Saint-Jean : le projet franchit une première étape

Serge Tremblay
Le 08 juillet 2022 — Modifié à 07 h 58 min le 08 juillet 2022
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Le projet qui consiste à doter le Saguenay-Lac-Saint-Jean d’un abattoir mobile a franchi une première étape importante. Un rapport d’étude a démontré la pertinence du projet et l’intérêt des producteurs régionaux. Le défi consiste maintenant à trouver le bon modèle pour opérer un tel équipement.

Un sondage effectué auprès du milieu agricole a permis de conclure que 75% des producteurs œuvrant dans les filières animales ciblées se disent intéressés par la possibilité d’accéder à un service d’abattage payant opéré régionalement.

Les besoins ont été ciblés à autour de 32 unités animales (UA) par semaine sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce qui correspond à 16 bovins laitiers de réforme, 7 veaux lourds, 13 bouvillons, 8 agneaux et 4 porcs. Ce volume représente trois jours d’opération hebdomadaire pour un abattoir du modèle le plus répandu, dont la capacité journalière est de 10 UA.

« La première partie du travail est faite. Nous devions mener une étude pour faire un portrait de situation et répondre à la question à savoir si on a réellement besoin de ce service. Nous avons obtenu une bonne réponse des producteurs et le constat montre qu’il y a de l’intérêt. La prochaine étape, c’est de définir le modèle qu’on pourrait mettre en place », explique François Potvin, conseiller en développement agricole à la MRC de Maria-Chapdelaine, qui est chargé de suivre ce dossier régionalement.

Celui-ci précise qu’il convient de déterminer un mode d’opération, que ce soit via une coopérative ou un privé, par exemple, et de cibler le bon type d’équipements.

« Les abattoirs mobiles sont assez courants et il est possible de trouver un équipement usagé abordable. Il y a aussi des fabricants dans le nord des États-Unis, mais dans les conditions actuelles du marché, on ne sait pas quels seraient les délais de fabrication et de livraison. »

Trouver un vétérinaire

L’un des principaux défis se trouve du côté de la main-d’œuvre. Pour remplir pleinement son mandat, l’abattoir mobile doit être de catégorie sous inspection permanente, ce qui implique la présence d’un vétérinaire sur place lors de l’abattage. Or, les vétérinaires demeurent une denrée très rare.

« Pour que les producteurs puissent revendre leur viande chez eux et la distribuer en commerce, il faut un abattoir sous inspection permanente. C’est ce dont on aurait besoin, mais il y a plusieurs questions auxquelles il faut répondre. Le projet s’enligne bien, mais il est trop tôt pour parler de concrétisation. »

Chose certaine, les boucheries de la région demeurent intéressées à s’approvisionner localement, ce qui constituerait un avantage pour les producteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean. On éliminerait des intermédiaires et beaucoup de transport à un moment où les prix du pétrole sont très élevés.

Car, comme le rappelle François Potvin, si le prix de la viande a augmenté de façon importante à l’épicerie, les producteurs, eux, ne font pas un sou de plus.

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