Culture

Temps de lecture : 1 min 48 s

MUSIQUE : La poésie punk de Stéfanie Tremblay

Le 17 avril 2022 — Modifié à 19 h 42 min le 17 avril 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Fin des années 1990, Stéfanie Tremblay est la « fille au kodak » qui immortalise sur pellicule la scène punk-rock de Jonquière. Près de 2 000 photos plus tard, l’artiste visuelle et autrice fait revivre dans Musique, la fougue et l’intensité de ses années d’adolescence.

C’est sur le bout des lèvres que Stéfanie « Requin » Tremblay souligne la comparaison entre son recueil de poésie, paru à La Peuplade, et La déesse des mouches à feu, de Geneviève Petersen.

« On m’a dit : c’est le récit d’une fille de 16 ans en région qui découvre la drogue, la musique et son chum meurt à la fin… C’est ton histoire et en plus tu as des milliers de photos pour le prouver, fais quelque chose avec ça ! », raconte-t-elle timidement.

Un livre qui explore la quête identitaire, la découverte, l’amour, les peines, la musique et la mort sans tabous dans une langue vivante et crue. L’autrice demeure ainsi fidèle au caractère authentique du courant punk.

Et toujours en trame de fond, comme jouant sur un long jeu, le punk en réponse à l’ennui.

« Il y a beaucoup de groupes de musique qui sont sortis des petites villes industrielles où il ne se passait absolument rien. L’ennui vécu en région a fait émerger de la musique pour remplir un vide. Ça prend du bruit et ça prend quelque chose pour remplir ce vide-là. »

D’ailleurs, au centre du recueil, des photos jaillissent illustrant la nostalgie, fragments argentiques d’une époque révolue.

Coming-out punk

Pour Stéfanie, la musique a toujours fait partie intégrante de sa vie. Cependant, un évènement précis lui a révélé son amour du punk.

« Je suis allée dans un open house à Jonquière. Dans une pièce, il y avait un radiocassette qui jouait la musique des Dead Kennedys. Ça été un coup de cœur, il n’y avait personne, alors j’ai volé la cassette! »

Mais c’est aussi afin de vaincre l’intimidation que l’adolescente a voulu s’intégrer à « la gang de punk » du secondaire. Une stratégie qui s’est avérée très efficace quand elle s’est montrée vêtue d’une veste de cuir avec des « studs » allemands à l’école.

Devenir artiste

MUSIQUE, c’est également la trajectoire d’une adolescente qui tente de faire sa place dans le milieu punk, un véritable « boy’s club ».

C’est par l’intermédiaire de l’art que Stéfanie réussira à s’affilier en prenant des photos des petits groupes de musique émergents.

Une trajectoire qui a nécessairement contribué à la naissance de l’artiste visuelle et autrice qu’elle est devenue aujourd’hui.

Le lancement saguenéen de MUSIQUE, aux éditions La Peuplade, se déroule le 21 avril prochain à 17h à la librairie Point de suspension à Chicoutimi.

 

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