Le Conservatoire de musique de Saguenay, une pépinière de talents

Par Jean-François Desbiens
Le Conservatoire de musique de Saguenay, une pépinière de talents
Des élèves bardés de leurs instruments propagent des notes et des mélodies au détour de chaque classe. (Photo : Jean-François Desbiens Trum Médias)

Depuis maintenant 56 ans, le Conservatoire de musique de Saguenay est une institution d’enseignement à échelle humaine qui rayonne dans toute la région. Elle rend accessible l’apprentissage de la musique aux jeunes du primaire jusqu’au collégial et l’université, en plus de former des musiciens professionnels et d’offrir des concerts.

En visitant l’école située sur la rue Jacques-Cartier Est à Chicoutimi, Le Réveil a pu constater qu’elle bourdonne d’activités encore aujourd’hui. Des élèves accompagnés de leurs instruments propagent des notes et des mélodies au détour de chaque classe, tandis que des professeurs offrent leurs plus beaux sourires. L’ambiance est conviviale et l’accueil chaleureux.

Pas moins de 70 élèves fréquentent le Conservatoire cette année, selon sa directrice Louise Bouchard, surtout des jeunes de niveau primaire et secondaire. L’institution se porte bien à son avis, parce qu’elle remplit maintenant toute sa mission.

« Si l’année continue comme elle a commencé, elle va finir en beauté. On rattrape des années qui ont été difficiles avec la pandémie. On peut recommencer à faire des concerts parce que les gens peuvent venir et on peut aller dans les écoles. Les élèves, qui avaient des cours en présentiel durant cette période, sont aussi plus motivés.  C’est vraiment repris. On le constate parce qu’on commence déjà à avoir des inscriptions pour l’année prochaine. »

Une nouvelle classe de guitare

La directrice, elle-même une flûtiste professionnelle, mentionne qu’il y a également un ajout de taille à son offre de programmes de formation.

« La grande nouveauté cette année, c’est qu’on a ouvert une classe de guitare classique qui était fermée depuis plus d’une vingtaine d’années. On a un super professeur et on est très content. Trois élèves en profitent déjà. »

Et contrairement à ce que plusieurs personnes pourraient penser, fréquenter le Conservatoire de musique est abordable. Il offre aussi gratuitement l’instrument choisi qui peut être adapté en fonction de la taille de ses élèves.

« Ça ne coûte pas cher étudier ici, parce que c’est une école publique. C’est 375 $ par année pour les jeunes du primaire et du secondaire. Ils ont des cours toutes les semaines et sont encadrés. Pour rentrer, il faut cependant passer une audition. On regarde s’il y a beaucoup d’intérêt, si le jeune veut travailler et s’il y a un potentiel. C’est sûr qu’il faut avoir l’oreille musicale, mais il faut aussi la volonté de progresser. »

Quand l’institution sort de ses murs avec des activités parascolaires dans des écoles, les tarifs demandés sont tout aussi bas.

« Quand on est invité, un professeur va faire une démonstration. Si les jeunes sont intéressés, pour 10 cours d’une heure, sur l’heure du midi, ça coûte 150 $. On leur passe les instruments gratuitement et ils retournent avec à la maison. Ces instruments ont été achetés grâce à des activités et on fournit même les cordes et les archets. Après 10 semaines, on fait un concert avec eux à l’école et un autre ici. C’est vraiment trippant! »

Une passion partagée pour la musique

Ils viennent de milieux différents, mais ils partagent tous la même passion pour la musique. Trois élèves du Conservatoire de Saguenay ont accepté de répondre aux questions du Réveil.

La plus jeune, Tara Marceau, souffle déjà avec aplomb dans son cor d’harmonie même si elle n’a que 11 ans. « Je viens de Chicoutimi et j’étudie ici depuis 2 ans. J’aime beaucoup faire de la musique. »

Seule dans un petit local, Sofia Lopez joue quant à elle du violon, les yeux rivés sur sa partition. L’adolescente de 14 ans, qui demeure à Laterrière, suit des cours depuis 5 ans et n’entend pas arrêter.

« Je n’envisage pas d’en faire une carrière, mais c’est sûr que je vais continuer à en faire, même adulte, parce que j’aime vraiment ça. Je veux jouer dans des orchestres, pas nécessairement professionnels. Je fais de la musique parce que ça crée toute sorte d’émotions, mais surtout la joie. »

De son côté, Zachary Rahem de Chicoutimi fréquente le Conservatoire depuis 7 ans. Il joue de la trompette, un instrument qui le fait vibrer.

« J’aime la sonorité des cuivres en général. Quand on est dans un ensemble, c’est vraiment très beau. Ce n’est pas dans mes plans de devenir musicien professionnel, mais c’est un très beau passe-temps. »

Des bienfaits démontrés

La directrice du Conservatoire, Louise Bouchard, partage leur avis et va plus loin en rappelant les bienfaits démontrés d’apprendre le langage musical.

« Je pense que plus de monde devrait apprendre la musique, parce que c’est le cœur, l’âme, le physique et l’intelligence qui travaillent ensemble. Faire de la musique ou chanter comme une chorale, c’est bien connu que ça fait du bien, que c’est bon pour la santé physique et mentale. Et si davantage de gens faisaient de la musique, ils feraient plus attention aux bruits et auraient donc une meilleure écoute. »

Signalons en terminant que parmi la vingtaine de professeurs qui enseignent au Conservatoire de musique de Saguenay, certains sont très connus. C’est le cas de David Ellis du Quatuor Saguenay.

Et parmi les élèves qui font maintenant une carrière professionnelle après avoir fréquenté l’institution figure notamment la contralto Marie-Nicole Lemieux, originaire de Dolbeau-Mistassini.

« C’est au Conservatoire qu’on m’a donné confiance en mes talents de musicienne et c’est auprès de ses professeurs passionnés que j’ai acquis des bases théoriques et musicales solides qui me suivent encore après plus de 20 ans de carrière. »

 

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