Mercredi, 24 avril 2024

Culture

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Carnet de dépaysement de Magali Baribeau-Marchand : L’émerveillement quotidien au nord de la Russie

Le 18 janvier 2022 — Modifié à 12 h 49 min le 18 janvier 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Laisser émerger la magie de l’ordinaire est la substance de la démarche artistique de Magali Baribeau-Marchand. Entre marches et rencontres humaines émouvantes, sa dernière résidence de création en Russie lui a permis de construire Carnet de dépaysement : Petrozavodsk. Quand les confidences s’ancrent dans la mémoire des lieux et du temps.

Un mois de résidence de création en Russie. Il n’en fallait pas moins pour que l’artiste saguenéenne capte le récit de 14 résidents de la capitale de la république de Carélie.

En octobre 2019, elle choisit la marche comme moteur de création, découvrant la ville sans but précis. Sinon celui de vivre le dépaysement que seuls un nouveau pays et de nouvelles rencontres peuvent procurer. Réinventer le quotidien ordinaire en une expérience magnifiée.

Pour ajouter au défi, elle lança un appel à la population afin de partager ses balades avec les habitants de la ville. Avec pour objectif de découvrir un endroit signifiant pour chaque personne suscitant parfois des confidences bouleversantes. Munie de son écoute et d’un appareil photo en guise de médiums artistiques.

Ainsi, il en ressortit en automne dernier un carnet jalonné de photos et de réflexions poétiques suivi d’une série de 14 livrets en autopublication. Court résumé subjectif de chaque rencontre.

D’ailleurs, chaque livret a pour titre le prénom de la personne rencontrée, ajoutant une résonance intimiste à la rencontre. À l’intérieur, le trajet est reproduit en indice du court mouvement dans l’espace.

Rencontres singulières

Le processus de travail de Magalie lui a permis de découvrir des lieux qu’elle n’aurait jamais connus par elle-même.

« Chaque jour, je marchais avec un participant accompagné d’une personne à la traduction. Les gens me confiaient rapidement des détails intimes sur leur vie. Avec Vladimir, on est allé dans un ancien quartier industriel qui a été reconverti en un atelier d’artiste par lui et ses amis. Il y avait deux vieilles épaves de bateaux, c’était à la fois festif et industriel. J’ai essayé de traduire dans les publications la magie des lieux et de ces rendez-vous. »

L’été dernier, son livre d’art a fait partie de plusieurs expositions dans des pays nordiques tels que la Finlande et la Norvège. Une belle reconnaissance pour l’artiste.

Pour le reste, ayant réussi à faire traduire les courtes histoires dans leur langue d’origine, elle souhaite les faire voyager en Russie. Le moyen demeure toujours à définir.

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