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Steinberg au Saguenay enfin des prix miracles pour nos ménagères

Le 23 janvier 2023 — Modifié à 10 h 53 min le 23 janvier 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Pour la génération des Babyboomers et de la génération X, les épiceries Steinberg évoquent de la nostalgie. Tout le monde se rappelle les sacs en papier bruns qu’on appelait des sacs Steinberg. Le service à l’auto où les commis plaçaient nos achats dans le coffre arrière de l’auto. Nos mères n’allaient pas faire leur épicerie, elles allaient faire leur Steinberg.

Cette grande chaîne si populaire au cœur des Québécois avait débuté en 1917  à Montréal. Ida Steinberg, immigrante hongroise et son fils Samuel Steinberg, achetèrent une petite épicerie sur le boulevard Saint-Laurent. C’est le début de la création d’un empire du supermarché au Québec!

Le premier Steinberg en dehors de Montréal

Après la crise économique de 1929, Sam Steinberg profitait de la remontée de l’économie pour prendre de l’expansion. En dix ans, il avait acheté plusieurs petites épiceries et créait les premiers supermarchés.

Arvida profitait elle aussi de l’expansion de l’ après-crise économique. Ce sont les femmes des cadres d’Alcan qui avaient mis de la pression sur leurs maris pour avoir un supermarché afin d’avoir accès à des produits de qualité et à bas prix. C’est le président de l’Alcan R.E. Powell qui avait contacté Sam Steinberg pour qu’il puisse construire un supermarché Steinberg à Arvida.

Il tenait tellement à avoir un marché à Arvida que Powell proposait que l’Alcan paye les coûts de construction du magasin. C’est en mai 1940 que le premier magasin Steinberg en dehors de Montréal ouvrait ses portes à Arvida.

Chicoutimi et Jonquière accueillent Steinberg

La fin des années quarante et le début des années cinquante marquaient le début de la période du Baby-boom. Les villes de Chicoutimi et Jonquière n’échappaient pas à cette période d’effervescence économique. Steinberg va poursuivre sa croissance en s’étendant dans les régions du Québec. Après Arvida, c’est au tour de Chicoutimi d’avoir son Steinberg.

Dans le Réveil du 28  janvier 1954, on annonçait le nouveau magasin au coin des rues Racine et Sainte-Anne. L’édifice aujourd’hui est occupé par Ubisoft et Vidéotron. Dans ce nouveau magasin moderne, on présentait les nouveautés : une rôtisserie automatique qui permettait aux clientes de choisir leur poulet et le faire cuire parfaitement pendant qu’elles terminaient leurs emplettes et un rayon de produits laitiers réfrigérés qui offraient une gamme de fromages domestiques et importés.

Trois ans après l’ouverture de Chicoutimi, c’est Jonquière qui accueillait son Steinberg. Dans le Réveil du 7 août 1957, on annonçait la construction de plusieurs édifices commerciaux à Jonquière dont le nouveau Steinberg situé sur le boulevard du Centenaire, aujourd’hui le boulevard Harvey, face à l’hôpital de Jonquière.

C’est le 11 décembre 1957 que les citoyens de Jonquière ont pu profiter de leur nouveau supermarché. Dans les nouveautés du magasin, on annonçait une innovation : des portes automatiques et un système de musique pour agrémenter l’expérience du magasinage !

Steinberg prend de l’expansion

Les années soixante étaient les années d’expansion et surtout de domination de Steinberg au Québec. Les banlieues explosent et Sam Steinberg avait compris qu’il y avait une opportunité en amenant les commerces près des mères aux foyers de banlieues. C’est Sam Steinberg qui avait amené au Québec, le concept des centres commerciaux. Il en profitait de ce momentum pour diversifier son offre en lançant les magasins à rayons à bas prix Miracle Mart.

Le Saguenay n’échappait pas à la folie des centres d’achat, je l’avais mentionné dans ma chronique du 18 mars 2022. Steinberg offrait un super marché et un Miracle Mart dans le nouveau centre commercial Place du Saguenay, de Chicoutimi qui ouvrait ses portes le 9 octobre 1968. L’expansion régionale de Steinberg continuera dans les années 70 avec l’ouverture d’un Miracle Mart et le déménagement du super marché Steinberg du boulevard Harvey dans le nouveau centre commercial de Place Centre-Ville Jonquière.

La fin tragique de Steinberg

Les années 80  furent des années difficiles pour l’empire de Sam Steinberg. La crise économique, la concurrence féroce de Provigo et Métro étaient des facteurs qui ont contribué à la chute de Steinberg. Mais la cause principale de la faillite de Steinberg était le manque de planification de la succession à la suite du décès du fondateur en 1978.

En 1989, la Caisse de dépôt et placement du Québec avait racheté le groupe pour tenter de le relancer. Une campagne massive de publicité était créée. Steinberg avait commandité la première saison des Filles de Caleb et avait créé un précédent en achetant tous les blocs de publicité. Nous avions droit à des publicités de 4 minutes de Steinberg qui étaient comme des courts-métrages. Malgré cette initiative, Steinberg fait faillite en 1992.

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