Vendredi, 19 avril 2024

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LHJMQ : la fin d’une ère

Le 17 mars 2023 — Modifié à 09 h 25 min le 17 mars 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Après 37 ans de règne à la tête de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, ce n’est certainement pas de cette manière que Gilles Courteau aurait voulu y mettre un terme.

Ayant déjà annoncé sa retraite pour 2024, il profitait de ces derniers mois pour trouver un successeur. Évidemment, plusieurs vont se souvenir des derniers temps pas toujours positifs, mais le passage de celui dont le trophée remis aux champions des séries éliminatoires porte désormais le nom aura permis à ce circuit de retrouver les lettres de noblesse.

Gilles Courteau a gravi les échelons étape par étape. Il débute sa carrière dans le circuit junior en 1975 comme statisticien avec les Draveurs de Trois-Rivières et avec Michel Bergeron comme entraîneur-chef. S’en est suivi un rôle similaire avec les Remparts de Québec avant de devenir administrateur général pour la ligue de 1977 à 1980. Cette année-là, il revient dans l’organisation des Remparts comme directeur général jusqu’à sa dissolution en 1985. Lors de ces trois dernières années, il occupera également un emploi dans les relations publiques avec les Nordiques.

Le 13 février 1986, Gilles Courteau succède à Guy Morissette à la tête de LHJMQ, qui agissait comme intérimaire à la suite du départ de Paul Dumont deux ans plus tôt. À son arrivée, seulement trois personnes étaient à l’emploi à temps plein dans la ligue. Aujourd’hui, ils sont plus d’une vingtaine.

Au milieu des années 90, il tente une percée dans les Maritimes avec l’arrivée d’un club à Halifax. L’expérience semble bénéfique puisque Moncton, Cap-Breton, Acadie-Bathurst, Saint John et Charlottetown se sont ajoutés. Il y a eu St. John’s et Terre-Neuve, mais l’équipe ne durera que trois saisons.

Après l’échec de Plattsburgh en 1984, la LHJMQ tente de nouveau le marché américain avec Lewiston. L’équipe gagnera un championnat au cours de ses neuf ans d’existence.

Le circuit avait perdu beaucoup de sa crédibilité au Canada, aucune équipe ne parvenant à soulever la coupe Memorial durant 25 ans, jusqu’en 1996 où les Prédateurs de Granby mettent fin à cette longue disette. Depuis, neuf autres conquêtes ont été soulevées par une concession de la LHJMQ.

Gilles Courteau voyait grand pour sa ligue… peut-être un peu trop grand. Afin d’en faire un circuit presque professionnel, de nouvelles exigences sont demandées aux organisations : de nouvelles bandes, possibilités de loges corporatives, galerie de presse adéquate… des demandes qui font peur aux petits marchés. Heureusement pour eux, la pandémie viendra freiner les demandes.

Et puis, le scandale éclate ; des initiations qui se seraient déroulées à partir des années 70 auraient dépassé certaines règles non-écrites dans les trois circuits canadiens. Le gouvernement québécois déclenche une commission parlementaire pour faire la lumière sur les événements. Lors de son passage, M. Courteau n’a pas été vu sous son meilleur angle. Les parlementaires ont trouvé leur mouton à sacrifier.

Après avoir passé de 10 à 18 concessions, une expansion du côté des Maritimes, d’avoir fait de la ligue un rival des deux autres circuits junior canadiens et d’avoir fait progresser de façon importante la réussite scolaire, on ne peut pas dire que le commissaire n’aura fait que de mauvaises choses. Mais comme c’est souvent le cas, c’est de la fin qu’on se souviendra...

« L’entraînement et l’alimentation, c’est comme un vieux couple, ça se contredit tout le temps, mais ils sont inséparables… ».

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