Chroniques

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L'Atelier de théâtre Le Frou-Frou

Le 24 mai 2023 — Modifié à 14 h 21 min le 24 mai 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Le refrain de la chanson Frou-Frou va comme suit : « Frou-Frou par son jupon la femme, » dans le cas de ma chronique de cette semaine, on pourrait dire plutôt : « Frou-Frou par son théâtre la femme! » Et cette femme, c’est Lison Vézina, une grande créatrice et entrepreneuse culturelle qui avec sa compagnie de théâtre a réjoui les cœurs d’une génération de jeunes enfants dont je fais partie. Voici l’histoire de l’Atelier de Théâtre Le Frou-Frou.

Une enfant passionnée

Lison Vézina est née à Bagotville à la fin des années 30. Toute petite, elle a vu son père partir pour la guerre. Elle a passé sa petite enfance avec sa mère, sa sœur et son frère. Au retour de la guerre de son père, la famille a quitté La Baie pour Saint-Charles-de-Bourget. Après la petite école, la petite Lison est entrée pensionnaire à l’école normale chez les Sœurs du Bon Conseil. Comme elle avait une soif de connaissance, elle aimait l’école. C’est aussi à cette époque qu’elle a confirmé sa passion pour le théâtre.

Quitter l'enseignement pour vivre du théâtre

À la fin de ses études chez les Sœurs du Bon conseil, elle est devenue enseignante, d’abord au primaire, ensuite au secondaire. Elle a entrepris également des études universitaires en littérature. C’est aussi à cette époque qu’elle s’est mariée et qu’elle a fondé une famille composée de trois enfants.

Enseignante, elle a transmis sa passion pour le théâtre en montant des pièces avec ses étudiants. Durant un été, ses deux filles ont monté un spectacle de théâtre. Lison décida de s’impliquer dans leur projet pour les aider. Le spectacle a été présenté au parc Rosaire-Gauthier.

Après cette expérience, elles ont récidivé avec d’autres spectacles dans les parcs de la ville. C’est alors qu’elle a reçu un appel du Centre culturel de Chicoutimi. Le directeur lui a offert une salle de théâtre : le Ménestrel. Il n’en fallait pas plus pour que Lison quitte l’enseignement pour vivre du théâtre. Elle a fondé une compagnie pour avoir accès à du financement en culture pour réaliser ses productions. Elle était entourée de ses deux filles Sonia et Nathalie ainsi que de Nathalie Brault, Maxime Brault et France Perron.

De la scène à la télé!

Depuis son incorporation en 1977, la compagnie de théâtre avait pris de l’expansion en offrant des ateliers de théâtre pour les enfants et les adultes. Ils produisaient en moyenne deux spectacles par année, partaient en tournée dans les écoles de la région, mais aussi dans plusieurs régions du Québec.

Un jour, Lison Vézina a reçu un appel du directeur de la station CJPM de Chicoutimi. Il voulait avoir une émission de télé pour la période de Noël. Nous sommes dans les années 80  où la production locale est très active. Lison a eu l’idée de créer une histoire avec un personnage qui existait déjà, Orangine, qu’elle a entourée de minous : Théodore, Aurélie, Rigobert et Ursule. Ajouter le père Noël et l’émission le Noël d’Orangine était en onde!

Imaginez le défi d’écrire les textes à l’automne, construire les décors, faire la musique et s’adapter en fonction des caméras et du studio. Ce fut tellement un immense succès que la compagnie de Théâtre s’est mérité un prix Canpro, ce sont les prix canadiens pour la production d’émissions locales. La belle aventure de la télé a duré 7 saisons.

Faire œuvre utile

Après une quinzaine d’années dans l’organisation, Lison Vézina a donné sa démission. La charge de travail était devenue trop lourde et l’entreprise culturelle était devenue trop grosse avec des employés et un gros volume de production.

Pour décrocher de l’univers du théâtre, Lison Vézina est partie pour Montréal et s’est impliquée dans un organisme qui venait en aide aux personnes atteintes du Sida. On était en pleine crise de cette nouvelle maladie. Elle a fait de l’accompagnement des malades et de la prévention de la maladie.

Après cinq ans d’implication, elle a quitté Montréal pour Québec. Elle s’est inscrite à l’université pour suivre un cours sur la toxicomanie et elle s’est impliquée dans des associations dédiées à la prévention du cancer. Elle en a profité pour revenir à son amour du théâtre et elle a créé des spectacles pour aider les personnes atteintes du cancer.

Depuis quelque temps, Lison Vézina est revenue dans sa terre natale. En juin, elle sera reçue membre de l’Ordre du bleuet, un hommage pleinement mérité.

Merci, Madame Vézina, pour ces beaux souvenirs que vous avez créé dans notre enfance!

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