Mercredi, 24 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 37 s

La tragédie de Saint-Jean-Vianney

Le 27 juin 2022 — Modifié à 10 h 29 min le 27 juin 2022
Par Mélyna Girard

Chronique

Pour cette chronique, nous retournons 51 ans en arrière. L’événement dont je vais vous parler s’est produit dans la nuit du 4 mai au 5 mai 1971. Dans une édition spéciale du Réveil, on pouvait lire en énorme titre : « TRAGÉDIE à Saint-Jean-Vianney ». Le journal le Réveil avait réussi en l’espace de quelques heures de sortir une édition qui couvrait la catastrophe du glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney.

Je n’ai pas vécu ce cataclysme, mais ma famille y habitait. Je connais très bien le sujet et je pourrais vous faire 20 chroniques sur cette histoire, mais pour l’instant je vais me concentrer sur les événements de la nuit du 4 mai au matin du 5 mai.

La nuit où tout a basculé

Saint-Jean-Vianney avait amorcé depuis 1960 un développement domiciliaire en offrant des terrains à 50 $. Grâce à cette initiative, Saint-Jean-Vianney a pris de l’expansion en attirant de jeunes familles. La majorité de ses nouveaux résidents étaient des travailleurs de l’Alcan et de l’usine Price de Kénogami.

Dans la soirée du 4 mai 1971, la plupart des citoyens étaient rivés devant leur téléviseur à regarder la finale de hockey. Montréal affrontait Chicago. Soudain, une panne de courant survient et c’est le début de l’hécatombe. En quelques minutes, le sol se dérobe et entraîne 42 maisons dans le gouffre et fait malheureusement 31 victimes. S’installe alors une grande panique dans cette nuit tragique!

Dans l’édition spéciale du Réveil, Lola Bouchard, policier de Jonquière, raconte qu’il est arrivé sur les lieux vers 23 h 15 et d’écrit ce qu’il a vu : « … À notre arrivée, ils y avaient déjà de nombreuses maisons d’englouties… Nous avions tout juste le temps de déplacer les autos, de faire évacuer les lieux, ça criait, ça pleurait, les femmes cherchaient leurs enfants, leurs maris. ».

Le lendemain matin, la désolation

Au réveil, c’est le choc, on constate l’immensité du gouffre, 32 hectares de terres disparues. Mais on ne perd pas une minute pour aider les citoyens. Le Maire de Kénogami, Roger Malaison à mis à la disposition des sinistrés et de la sécurité civile, le Centre civique et toute son équipe pour aider sa municipalité voisine.

Monsieur Roger Flaschner, de la protection civile, responsable d’organiser le soutien aux sinistrés, met en place une équipe et commence à faire des appels à la population pour savoir qui est vivant et qui manque à l’appel. Il va aussi mettre en place tous les services pour loger et nourrir temporairement les sinistrés. L’aide arrive de partout au Québec en dons d’argent. On organise un fonds de secours pour superviser toute cette aide.

Et puis, le 27 mai 1971, le verdict tombe. On ferme la municipalité de Saint-Jean-Vianney en raison des risques.

Est-ce que le glissement était prévisible ?

Dès le lendemain du cataclysme, les experts, dont le géologue, Jean-Yves Chagnon arrivent sur le lieu pour chercher les causes du glissement. Monsieur Chagnon constate que le glissement de terrain survenu à Saint-Jean-Vianney est de type « coulée argileuse ».

Ce type de glissement de terrain est commun sur l’ensemble du territoire québécois et il survient dans des argiles sensibles qui sont fragilisées par les intempéries. Avec la pluie abondante et la fonte des neiges de ce printemps de 1971, le tout à accélérer la liquéfaction du sol argileux. Malgré qu’il y ait eu un premier glissement le 24 avril, personne n’aurait pu prévoir le 2e et surtout l’ampleur de ce glissement.

Œuvre utile

Dans chaque tragédie, on tente de trouver du positif. Le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney et les 31 victimes auront eu comme conséquence de doter le gouvernement du Québec et des municipalités de plans de mesures d’urgence en cas de catastrophe et de surveiller les zones à risques dans la région. Nous avons pu le constater dernièrement avec le glissement de terrain de La Baie.

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