Chroniques

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Je suis un sous-homme!

Le 24 novembre 2022 — Modifié à 14 h 58 min le 24 novembre 2022
Par Mélyna Girard

Chronique 

Le temps de se mentir est maintenant terminé. Après 47 ans de vie sur cette terre, le constat est brutal, je suis un sous-homme. Quand l’hiver arrive, ça me frappe à chaque fois de plein fouet. Je réalise à quel point je suis mal adapté pour notre belle région.

Je suis né enfant unique d’un père aucunement manuel. Je n’ai jamais vu Guy réparer quoi que ce soit, ni même peinturer. Quand quelque chose brisait dans la maison, il faisait appel à un professionnel ou à un de ses fameux « contacts ». Un gars un peu étrange qui ne semblait pas avoir de travail fixe, mais qui savait tout faire et surtout, qui ne chargeait pas trop cher. Et pour la peinture, c’était ma mère qui s’en chargeait.

En 2001, quand nous avons fait l’acquisition de notre maison, je me suis dit que c’était le temps de montrer ce que je pouvais faire de mes 10 doigts. Quand j’ai « scrapé » 13 planches de plancher flottant, on m’a enlevé la scie des mains. Quand j’ai pogné un choc électrique pendant que je tentais de remplacer une plinthe de chauffage, mon chum Nicolas m’a gentiment indiqué de laisser le passage, après avoir ri pendant une demi-heure.

Quand est venu le temps de peinturer, après avoir gribouillé les murs du salon, ma conjointe a pris le pinceau en me signifiant que je retardais le groupe. Je vous épargne les nombreuses fois où j’ai fait sourire des employés de quincailleries quand je ne comprenais pas leur langage. 1/3 ou 1/4 le tuyau? Je ne sais toujours pas.

Guy, ce n’était pas un gars de moteur non plus. On possédait une voiture de l’année, fiable et qui roulait. C’était bien assez. Pour des raisons étranges et un peu psychologiques, j’ai toujours craint de conduire. Il a fallu une entente commerciale à mon travail et une bonne dose de pression pour me faire passer mon permis de conduire à…. 42 ans.

Maintenant, j’adore conduire, mais, si vous voulez rire, ouvrez le capot et demandez-moi de vous identifier des pièces. À l’exception du récipient de lave-glace, je n’y connais rien! « Tsé » le genre de gros poisson qui entre dans un garage, c’est moi. Même les choses simples sont un défi. Lire ici : gonfler le pneu sans se couvrir de ridicule.

Je suis toujours vierge en ce qui concerne la motoneige et le VTT. Je suis dans le paradis du ski-doo et je ne connais pas ça! Les monts Valin, je les connais juste de loin. La pêche? Je me souviens d’y avoir été avec Guy et un de mes oncles. L’expérience avait duré 3 heures. Mon seul souvenir est mon père qui se surpassait dans l’utilisation des mots d’église pour finir sa phrase par : « que c’est long ». La chasse? Je suis beaucoup trop sensible pour tirer sur un animal.

La pomme est tombée à côté de l’arbre, je vous le confirme. Alors si jamais un cours de « vrai mâle saguenéen » se donne, dites-le-moi afin que je m’inscrive d’urgence. Je me console en me disant que dans une cuisine, je suis pas mal démêlé. Ben oui, le petit gars à sa maman!

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