Vendredi, 19 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 12 s

Il faut évoluer

Le 22 mars 2023 — Modifié à 14 h 47 min le 22 mars 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Ce sera la fin des bagarres dans la LHJMQ. On pourrait d’entrée de jeu dire qu’il n’y en avait déjà plus beaucoup. Un chiffre d’une aux sept parties pourrait être avancé et c’est déjà certes un nombre plutôt mince. Ce qui me dérange là-dedans c’est que c’est venu du politique.

Ah, le politique! Une belle bande d’individus qui vont se glorifier et s’autocongratuler entre eux et, surtout, prendre tout le crédit. Cela dit, il s’agit pour moi d’une bonne nouvelle. J’aurais préféré que les grands bonzes de la LHJMQ fassent avancer le dossier par eux-mêmes, mais à la suite de divergences d’opinions, ce n’est pas arrivé. Je l’avoue, depuis quelques années, je ne suis plus l’amateur des bagarres que j’étais.

Ayant grandi dans les années 80 et étant fan des Nordiques, maudit que j’aimais ça quand les Dale Hunter, Gord Donnelly, Darin Kimble et Tony Twist servaient une belle volée aux Chris Nilan, John Kordic et Todd Ewen... à défaut de gagner la coupe Stanley! Ailleurs, il y avait des vedettes du poing comme Rob Ray, Bob Probert, Stu Grimson, Tie Domi et les plus vieux se souviendront de Dave Tiger Williams. Le bon vieux temps.

En 2010 survenait le décès de Bob Probert. Un gars tough et capable de marquer des buts, un vrai ! On apprend alors que son après-carrière avait été très difficile avec des arrestations à répétitions et l’utilisation de beaucoup d’antidouleurs. On se rappellera alors qu’à la suite de son décès d’une crise cardiaque, son épouse faisait don de son cerveau à la science et qu’il était confirmé qu’il souffrait d’une encéphalopathie traumatique chronique, le fameux ETC qui transforme le comportement d’une personne à la suite de plusieurs traumatismes crâniens. D’autres joueurs comme Wade Belak, Todd Ewen et Derek Boogaard sont décédés jeunes dans des circonstances qu’on peut qualifier de sombres. Pour moi, s’en était plus qu’assez. Ce n’était plus cool et la culture ne devait pas changer, mais simplement évoluer!

Les pro-bagarres ont souvent le même discours. Pour eux, c’est de l’hypocrisie. C’est vrai qu’il y a 15 ans j’étais debout dans l’aréna, mais je n’avais pas cette information. Un autre argument utilisé mentionne ceci : « C’est drôle, en Ontario et dans l’ouest ils ne font pas ça. On va passer pour une ligue de tapette », me dit un amateur anonyme. Ah oui? NCAA aux États-Unis, Suède, Finlande et ailleurs en Europe : Ça ne s’est jamais battu!

Et les Marquis de Jonquière là-dedans? Justement, avec ce que nous savons sur l’ETC et comme il n’y a pas de joueurs d’âge mineur dans la ligue nord-américaine, les gars sont libres de faire ce qu’ils veulent. Il y a un public qui aime ça et loin de moi l’idée de juger ou de manifester. J’aime le hockey de la LNAH, je suis seulement moins enthousiaste quand ça se bat.

Dans le temps, au hockey, ça se battait! Dans le temps, les femmes enceintes fumaient. Dans le temps, on partait de Jonquière pour sortir à Alma et on avait une grosse Labatt entre les jambes au volant.

Comme la société, le hockey a évolué. Les joueurs sont plus rapides, plus entrainés, plus gros, plus habiles. Il faut simplement l’accepter.

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