Chroniques

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Donnons de l'amour au hockey

Le 18 avril 2023 — Modifié à 14 h 38 min le 18 avril 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

J’ai souvent été critique envers notre sport national. Que ce soit envers des entraineurs, des parents et des idées de grandeur de certaines ligues, j’ai chialé en masse. Depuis quelques semaines, j’ai le goût de donner de l’amour au hockey parce que je suis sincèrement tanné de le voir se faire mettre en échec par tout un chacun.

Depuis le début de mon humble carrière médiatique, je suis identifié comme un « gars de sports ». Parfois, quand j’ai la chance de m’exprimer sur un sujet politique ou autre, j’entends des gens dire : « Voyons Dickey, reste dans le sport, tu ne connais pas ça la politique ». Pourtant, quand un intellectuel ou un chroniqueur culturel s’exprime sur les coulisses souillées du hockey, nous devons boire leurs paroles.

À titre d’exemple, prenons l’entrevue musclée de Michel Jean de TVA avec Richard Martel. M Jean, que je respecte beaucoup, accuse Martel d’avoir demandé à des mineurs de se battre. Il a raison, c’est effectivement déplorable. Toutefois, étant natif de la région, est-ce que M Jean a eu vent de la fameuse ligue Junior B ? J’ai parlé à plusieurs témoins de cette ligue des années 70 et son niveau de violence digne d’un film de Quentin Tarantino remplirait de nombreuses heures de temps d’antenne sur les LCN et RDI de nos jours. C’était bien avant les années de Richard Martel.

Dans les années 80, l’une des tactiques les plus communes chez les entraineurs était de pousser les joueurs à bout. L’objectif : être détesté par tous les joueurs, exactement comme l’a fait Scotty Bowman dans les années 70. Richard Martel fut un enfant de ce régime et sans gagner la coupe, il a eu beaucoup du succès dans la LHJMQ. D’ ex-entraineurs comme Bob Hartey, Michel Therrien et, plus loin, Michel Bergeron, n’ont pas toujours agi avec une grande classe avec leurs joueurs. Est-ce qu’on va remonter jusqu’à eux aussi?

Les témoignages d’anciens joueurs doivent être pris en considération, mais est-ce que la chasse aux sorcières actuelle est nécessaire ? Comme la société, le hockey a heureusement évolué. Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, « pôpa » et « môman » fumaient des belles « cigounes » dans l’auto avec les enfants assis en arrière. Des fois, « pôpa » prenait une petite frette en montant au Lac, et rendu au Lac, mon oncle Gilles nous faisait faire un tour de moto pas de casque.

Sans renier les écarts du passé, en 2023, il fait s’attaquer aux problèmes actuels du hockey comme les coûts astronomiques pour les parents, les guéguerres entre les dirigeants, les abus de pouvoir et régler le cas des petits crottés d’Équipe Canada Jr de 2018. Il faut mettre des sous dans les installations, chouchouter et aimer notre sport national. Le hockey est un sport d’émotions et il y aura toujours des débordements, mais donnons-nous les moyens de limiter les écarts.

Quand nous aurons asséché le hockey, est-ce que l’armée cana-dienne sera la prochaine en liste ? Parce que là aussi, on appliquait des méthodes dites normales à l’époque qui sont devenues complètement inacceptables et désuètes aujourd’hui.

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