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Allégations d’inconduite dans le sport : un règlement de compte ou corriger le passé?

Le 14 avril 2023 — Modifié à 09 h 38 min le 14 avril 2023
Par Mélyna Girard

Chronique

Depuis déjà plusieurs semaines, le monde du sport est hanté par son passé avec plusieurs histoires d’inconduite survenues lors d’initiations et d’autres événements. Évidemment, le hockey est particulièrement visé, étant notre sport national. Et la commission parlementaire qui en découle semble avoir pris une tout autre direction.

Si on fait la chronologie des événements, le chat est sorti du sac après la dénonciation d’une victime qui a mentionné avoir été impliquée dans une histoire de viol collectif avec plusieurs joueurs de l’édition 2018 d’Équipe Canada au Championnat de hockey junior. Un total de huit joueurs seraient concernés dans cette histoire. C’est à ce moment qu’une enquête a déterminé que Hockey Canada disposait d’un fonds compensatoire pour ce genre de chose qui touchait l’organisation. Cette histoire a fait perdre à l’organisation de nombreux partenaires majeurs et la direction a dû démissionner.

Petit à petit, plusieurs anciens joueurs se sont ouverts à propos d’événements qui seraient survenus depuis la fin des années 70 dans les trois ligues juniors canadiennes. Cependant, aucun précis n’avait été pointé jusqu’en début de semaine, alors que l’édition 1994-95 des Saguenéens de Chicoutimi a été visée par leur ancien choix de première ronde, Carl Latulippe.

Questionnés sur les possibles actes commis, vingt joueurs sur les 22 de l’édition ont nié les faits. Seul un, qui a préféré garder l’anonymat, a revendiqué les actes dénoncés par Latulippe. Ce dernier mentionne ne pas en vouloir aux vétérans qui lui ont fait perdre le goût de jouer, car la culture de l’époque était bien différente de celle d’aujourd’hui.

Quelques jours plus tard, Yannick Lehoux, le tout premier choix de l’encan 1998 du Drakkar de Baie-Comeau, a dévoilé publiquement les sévices qu’il a subis à son année de 16 ans. Il parle d’intimidation et de gestes dégradants qui, selon lui, n’existent plus maintenant. Toutefois, ces événements devraient être reconnus.

Il pointe précisément ceux qui ne savent pas reconnaître les abus du passé alors que ces histoires se racontent depuis des années lors de rassemblements d’anciens. Il suggère donc aux « anciens » d’assumer et de dire la vérité. Lui-même mentionne avoir été méchant avec les recrues, car c’était dans la « culture ».

À quoi sert la commission parlementaire? À part faire tomber le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, pas grand-chose… car la commission a dévié de sa voie pour finalement conclure sur le dossier des bagarres, qui selon l’auteur de ces lignes, est en train de se régler par lui-même.

Dans cette commission, on retrouve l’ancien homme fort de la LHJMQ et de la Ligue Nationale et maintenant député, Enrico Ciccone. Serait-ce une vendetta en règle de la part d’un ancien joueur qui a maintenant un certain pouvoir pour changer les choses? Gilles Courteau n’était certainement pas le seul responsable de ces actes du passé, mais il était plus facile de faire tomber la tête que de trouver tous les coupables.

Reste que plusieurs inconduites devraient être dénoncées dans les prochains mois. Petit conseil aux responsables afin de ne pas perdre la face : avouer les torts et faire face à la musique. Les gens reconnaissent que la culture d’époque n’est plus celle de maintenant.

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