Jeudi, 12 décembre 2024

Économie

Temps de lecture : 1 min 43 s

Forestier en chef

Protéger nos forêts face aux changements climatiques

Louis Potvin
Le 21 février 2024 — Modifié à 14 h 00 min le 21 février 2024
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

L’aménagement forestier devra être modifié afin de réduire les risques liés aux changements climatiques qui pourraient avoir un effet catastrophique sur l’avenir de nos forêts. Les feux de forêt de l’été dernier en sont un exemple concret.

C’est le constat qu’a présenté le Forestier en chef, Louis Pelletier, lors d’un diner-conférence organisé par l’Association forestière Saguenay-Lac-Saint-Jean à Saint-Félicien, mercredi dernier.

« Quand on sait qu’un arbre peut prendre 70 ans avant d’atteindre sa maturité, il faut penser aujourd’hui nos interventions à faire pour assurer la pérennité de nos forêts », a-t-il lancé.

C’est pour cette raison que Louis Pelletier propose au gouvernement des solutions pour contrer les effets des changements climatiques qui auront comme conséquences d’abaisser drastiquement la capacité forestière dans le futur, mais également la qualité des forêts pour les loisirs.

Un projet pilote a été réalisé dans la région au cours des derniers mois afin de mesurer l’impact de différents scénarios climatiques sur les possibilités forestières et des mesures à prendre pour assurer la pérennité de la forêt.

En prenant un scénario modéré de l’augmentation de la température moyenne annuelle de 1,6 à 4,2 degrés Celsius pour la période 2071-2100, si aucune intervention n’était réalisée, la capacité forestière passerait de 6 M d’hectares à 4 M. En réalisant, un reboisement intensif et un enrichissement en feuillus, on réduirait considérablement les répercussions. La possibilité forestière serait réduite d’environ 500 000 ha plutôt que 2 M ha.

Évidemment, Louis Pelletier indique que des études plus poussées devront être réalisées afin de bien documenter les efforts à faire pour renverser la vapeur.

Feux de forêt

Car les ravages causés par les feux de forêt ont démontré la fragilité de la forêt et les impacts sur la population. Seulement cet été, ce sont 1,1 milliard d’hectares qui ont brulé, dont 920 000 ha destinés à l’aménagement forestier, ce qui représente 3,9 % de la superficie totale.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, sur les 5,3 M d’ha destinés à la récolte, 107 700 hectares ont été détruits, soit 2% du territoire.

C’est dans ce contexte que Louis Pelletier propose des solutions pour compenser partiellement les diminutions de productivité de la forêt. En plus de la sylviculture intensive et l’enrichissement en feuillus, des tranchées et des murs végétaux coupe-feu pourraient être aménagés.

Cette sylviculture devrait aussi tenir compte des essences à planter qui seront les mieux adaptées au climat futur.

Finalement, il propose de mettre en place un zonage approprié du territoire qui tiendrait compte de la protection de la biodiversité, des valeurs sociales et de la production du bois.

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