Jeudi, 12 décembre 2024

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Yves Gaudreault navigateur à temps plein

« Mon bateau c’est ma maison »

Denis Hudon
Le 13 mars 2024 — Modifié à 09 h 17 min le 13 mars 2024
Par Denis Hudon - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Depuis qu’il a pris sa retraite en 2019, le navigateur Yves Gaudreault de Dolbeau-Mistassini voyage à temps plein à bord de son embarcation La Rencontre, entre mer et terre. « Mon bateau est devenu ma maison! », dit-il en entrevue depuis la Martinique, où il a mis le pied à terre le 6 février dernier. Il prend une petite pause dont il ne connaît ni la durée ni la prochaine destination.

Yves Gaudreault ne pourrait vivre autrement que sur son petit bateau à voile de 25 pieds. Il a eu la piqûre et a acheté son embarcation en 1992. C’est le même bateau, depuis plus de 30 ans. Il faut dire qu’il a été refait presqu’à neuf au fil de ces milliers de miles parcourus à travers l’océan Atlantique. L’eau de mer coule dans les veines du navigateur qui vit sa passion toutes voiles dehors.

Ses aventures ne sont pas toujours un long fleuve tranquille. Les imprévus, heureux ou inquiétants, font partis de la vie de l’aventurier.

Le 17 janvier dernier, Yves Gaudreault quitte Mindelo sur l’île de Cap-Vert, à la hauteur du Sénégal, direction la Martinique, une traversée d’une vingtaine de jours et 2 080 milles. Son frère et sa sœur doivent le rejoindre là-bas.

Tout ne s’est pas produit comme prévu et à peine deux jours après ce départ, Yves Gaudreault affronte une mer déchaînée. Jusque-là, pas trop d’inquiétude, ce n’est pas la première fois que le navigateur se fait brasser de tous bords tous côtés. Il en a vu d’autres.

L’impensable se produit

Mais, en après-midi, La Rencontre se met à tournoyer… la barre ne répond plus. Le gouvernail se casse de moitié et un morceau disparaît au fond de l’océan.

« Perdre son gouvernail, c’est la pire chose qui puisse arriver, avec le mat. J’ai crié et pleuré, mais pas plus d’une heure. Fallait bien que je me retrousse les manches. Impossible de faire demi-tour et il me restait encore 1 669 milles avant d’atteindre la Martinique. J’avais peur d’arriver en retard pour voir mes proches », raconte-t-il.

« La mer était agitée, il y avait du brouillard, le vent était de travers, il y avait des orages, et de gros vents. Avec un gouvernail défectueux, même s’il ventait fort, j’allais à la moitié de la vitesse normale ».

D’une débrouillardise à toute épreuve, Yves Gaudreault a réussi à bricoler un gouvernail de fortune avec des accessoires trouvés ici et là dans son bateau (planche, madrier, corde). Épargnons les détails, tout cela a nécessité des efforts constants, et ce, pendant des heures. Le bateau s’est redressé et a fini par rejoindre la terre ferme au bout de plus de deux semaines et Yves a pu revoir les siens.

Il comptait demeurer en Martinique encore quelque temps et visiter les alentours avec son bateau, dont il a pris soin depuis de faire réparer le gouvernail par un professionnel repéré sur place à Le Marin.

 

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