Un collectif contre le prolongement des cuves précuites à Arvida

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Par Jean-Philippe Tremblay
Un collectif contre le prolongement des cuves précuites à Arvida
Un regroupement d’organismes s’oppose au prolongement de l'utilisation des cuves précuites de l'usine Arvida. (Photo archives).

Un regroupement d’organismes s’oppose fermement à la possibilité d’un prolongement d’utilisation des cuves précuites à Arvida au-delà de l’échéance initiale de décembre 2025. Cette possibilité a été soulevée par Rio Tinto lors du sommet de l’aluminium, tenu à la fin mars, comme moyen de transition temporaire vers les nouvelles cuves AP60.

Dans un communiqué, La Coalition des citoyen.ne.s concerné.e.s par l’environnement à Arvida (CCCEA), la Coalition Fjord, le Collectif Emma Goldman, le Comité environnement et développement durable de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec – secteur Chicoutimi-Valin (CEDD de l’AREQ) ainsi que le collectif Mères au front – Saguenay  « se positionnent fermement contre une prolongation du ‘’permis de polluer’’ de Rio Tinto au-delà du 31 décembre 2025 et invitent les politiciens régionaux à adopter la même position ».

La coalition rappelle qu’après avoir vu son « permis de polluer » renouveler 3 fois lors des 10 dernières années, Rio Tinto ne devrait pas se voir accepter une prolongation d’activité pour ses cuves précuites.

La principale préoccupation du groupe réside dans les émissions de fines particules et de GES particulièrement élevé de l’usine Arvida.

« Ce qui est le plus révoltant, c’est que les élu.e.s diminuent les contraintes environnementales pour protéger les intérêts de la grande industrie en connaissant les risques. Pendant ce temps, la santé des personnes et des enfants est mise à mal », déplore le Collectif Emma Goldman.

Le regroupement rappelle que le ministère de la Santé avait d’ailleurs adressé une lettre au ministère de l’Économie en 2017, dans laquelle il se disait « préoccupé par l’exposition de la population d’Arvida aux particules fines, au BaP et au SO2. »

Les fines particules

Pour sa part, Mélanie Minier, porte-parole de la Coalition de citoyen.ne.s concerné.e.s par l’environnement à Arvida mentionne que : « Les particules fines sont reconnues comme des cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer. Plus de 90% des émissions de particules totales et fines du Complexe Jonquière de Rio Tinto sont attribuables au CEO.  Cette compagnie a annoncé dès 2006 que ses salles de cuves allaient devoir fermer. La technologie AP-60 est disponible depuis longtemps. Ce n’est pas à la population régionale de faire les frais d’un manque de planification ou de volonté de Rio Tinto dans le dossier. On parle de presque 100 ans de pollution à Arvida. C’est assez. »

Selon une étude réalisée par le Journal de Québec, il a été possible de déterminer « qu’il n’y a pas de seuil minimal où les fines particules n’ont pas d’effet sur la santé ». Ces particules fines sont également reconnues comme des cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer.

Le Conseil régional de l’environnement et du développement durable du Saguenay—Lac-Saint-Jean (CREDD) indique partager les préoccupations des groupes citoyens.

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