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Questions et réponses avec… Roger Lemay, passionné d’information et de musique

Le 13 avril 2022 — Modifié à 11 h 13 min le 13 avril 2022
Par Julien B. Gauthier

Dans chaque édition du Réveil, nous vous proposons une entrevue avec une personnalité. L’idée est d’aller un peu plus loin de ce que l’on connaît de l’image de la personne. Cette semaine, Roger Lemay, ancien journaliste qui a pris sa retraite en avril 2021.

Les gens vous ont surtout connu comme chef d’antenne à Radio-Canada Saguenay-Lac-Saint-Jean, un poste que vous avez occupé pendant près de 25 ans. Mais derrière l’homme des médias se cache aussi un musicien. Parlez-nous de votre passion.

C’est mon passe-temps préféré. Quand j’ai quelques minutes, quelques heures, non seulement j’en écoute, mais j’en joue et j’en compose un peu. Je touche à la guitare. Je me considère comme un guitariste du dimanche, un « gratteux ». Des gros solos incroyables de AC/DC ou de Metallica, oublie-moi.

Je donne plutôt dans les mélodies, chansons des années 70, 80 et 90, 2000, années 1960 si on parle des Beatles et d’Elvis. Quand j’étais au secondaire, j’avais choisi la guitare en musique, mais c’était mal enseigné. Ils n’apprenaient pas les accords. Ils ne te sortaient pas une belle partition de Beatles pour que tu aies du fun.

Je me suis remis à la guitare dans la trentaine. Je me suis acheté une guitare et j’ai acheté des partitions. Je n’ai pas suivi de cours. Actuellement, je commence un peu à écrire des chansons, mais c’est vraiment embryonnaire.

Dans les derniers mois, j’ai monté un spectacle de musique bénéfice au profit des CHSLD. J’avais fait les arrangements, j’avais monté un band assez incroyable. On a pratiqué quelques fois, mais le variant Omicron est arrivé en décembre. Ce sera remis à plus tard.

Pourquoi avez-vous choisi le journalisme?

Ça s’est fait tout seul. Je n’avais pas de rêve défini quand j’étais jeune. C’était flou. Je voulais plutôt être mécanicien. J’aimais beaucoup les voitures, je voulais en réparer, en dessiner, faire des prototypes, avoir mon garage. Mon père, notaire, était plus ou moins d’accord.

Au secondaire, j’ai fait partie des journaux étudiants. Quand est venu le temps de m’inscrire à l’université, je ne savais pas où m’enligner. Mon père était notaire, mon frère était en droit. J’ai opté pour le droit aussi. J’ai fait un an là-dedans et je n’ai pas aimé ça.

Finalement, je me suis inscrit en communication à l’Université Laval. J’ai fait le bac. Là-bas, je collaborais aussi pour le journal étudiant.

Je suis entré au journal le Lac-St-Jean, au printemps 1987 et j’y suis resté 10 ans. Je ne comptais pas mes heures. C’était de belles années. J’en faisais plus que ce dont j’étais payé. Je faisais aussi de la télé communautaire à Alma, où j’animais une émission d’entrevues et je lisais un bulletin de nouvelles.

J’ai fait un premier screen test à CRKS-TV. Ils m’ont dit que je n’étais pas prêt. À la deuxième tentative, ils m’ont embauché chef de pupitre en juin 1996, un mois avant le déluge. Deux ans plus tard, j’étais chef d’antenne, un poste que j’ai gardé jusqu’en avril 2021, date de ma retraite.

Est-ce que le métier vous manque?

Ce qui me manque, ce sont mes collègues de travail. La job comme tel, pas beaucoup. Oui, c’est stimulant présenter un bulletin de nouvelles. Il y a une effervescence. Ça bouge. J’en ai présenté près de 8 000. J’ai fait le tour.

Cependant, les liens que j’ai tissés avec les collègues de travail, c’est un deuil que je commence seulement à faire. Ce sont de bons amis, c’est une belle gang. Ça me manque.

Depuis trois mois, je suis conseiller en communication chez Olympe à temps partiel. J’interviens au niveau de la rédaction, révision des textes, correction des épreuves. J’aime ça. C’est extrêmement varié.

Avant une retraite vraiment complète, je trouve que c’est un beau palier de décompression. Je ne me fixe pas d’échéancier ou d’années.

Je ne suis d’ailleurs pas fermé à collaborer avec des médias, s’il y en a qui me contactent, que ce soit pour faire un papier, une analyse, intervenir pendant une émission. J’aime encore ça.

Par ailleurs, l’été dernier, j’ai fait du remplacement à Radio-Canada Sports à Montréal dans le cadre des Jeux olympiques.

Quelle est votre vision quant à l’avenir des médias?

À l’époque, c’était plus facile être journaliste. Il y avait moins de relationnistes qui contrôlent le message qu’aujourd’hui. Quand un député, un conseiller ou un maire fait une déclaration malhabile, ça dérape sur les réseaux sociaux. Ils en disent moins.

Je crois que l’hyperlocal a pris du poil de la bête, surtout avec la pandémie, car les gens avaient besoin de se trouver dans des médias proches d’eux, d’être rassurés par des gens qu’ils connaissent. Les médias de proximité sont devenus plus importants qu’auparavant.

Là où il y a une menace, c’est au niveau de la redistribution du contenu via les Facebook. Dans le futur, on n’aura pas le choix d’avoir un financement gouvernemental pour les médias. Mais ça prend aussi des redevances des géants du web qui rediffusent le contenu.

Propos recueillis par Julien B. Gauthier

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