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Maison des naissances du Fjord-au-Lac: une approche humaine en demande

Yohann Harvey Simard
Le 23 décembre 2021 — Modifié à 20 h 21 min le 23 décembre 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La seule maison de naissance du Saguenay-Lac-Saint-Jean est victime de son succès. La demande croissante pour les services de sage-femme entraîne dorénavant un délai dans la prise en charge des femmes de la région. Une nouvelle réalité avec laquelle le milieu pourrait devoir composer.

Au cours de la dernière année seulement, l’équipe de la Maison des naissances a offert un suivi complet à 131 femmes. Cependant, pour des raisons de gestion du risque, c’est 66 poupons qui ont pu voir le jour en présence d’une sage-femme. Les autres sont nés à l’hôpital en présence du personnel soignant.

À la Maison des naissances du Fjord-au-Lac, les suivis complets s’amorcent dès le début de la grossesse et s’échelonnent jusqu’à six semaines après l’accouchement, ce qui inclut des services post-natals à la mère et au bébé.

Pour Zoé Leyrie, sage-femme au sein du milieu, les raisons expliquant l’augmentation des demandes peuvent être liées aux conséquences de la COVID.

« La clientèle augmente de plus en plus. Nous avons généralement deux à trois personnes sur la liste d’attente chaque mois. La pandémie a apporté une hausse. Par souci de santé, les femmes ne souhaitaient pas être à l’hôpital à cause de la COVID, » avance la jeune praticienne.

Par ailleurs, selon elle, c’est aussi la grande disponibilité et l’écoute attentive que les femmes et leur partenaire viennent chercher à la Maison des naissances.

« Ce n’est pas un métier qui convient à tout le monde, c’est une vocation. Si une cliente s’inquiète parce qu’elle a des saignements à 3h00 du matin, elle sait qu’elle pourra me rejoindre sur mon cellulaire. Je vais répondre, l’écouter et la supporter du mieux que je peux suivant mes compétences."

Pratique humaine

Le rôle de la sage-femme se distingue par un processus d’accompagnement personnalisé qui, en plus d’assurer les soins d’usage, propose un espace de dialogue pour la femme et son partenaire

« L’accouchement a un fort caractère psychologique. On est parfois appelés à accueillir les confidences des femmes et à faire de la relation d’aide. Il nous arrive de parler d’abus, de violence, de relation conjugale, d’image de soi… en sachant que plusieurs stresseurs peuvent bloquer un accouchement naturel. »

D’ailleurs, la philosophie derrière la pratique vise à redonner le pouvoir aux femmes en leur permettant d’être au cœur des décisions, de la grossesse à l’accouchement.

Zoé Leyrie insiste sur l’importance de valoriser les femmes dans leur grossesse et de les faire sentir fortes et puissantes. Elle n’hésite pas à évoquer que pendant longtemps, les femmes ont vécu la grossesse comme une pathologie à subir plutôt qu’à la vivre de façon positive.

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