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L’industrie du bleuet a des défis à relever

Denis Hudon
Le 06 mars 2023 — Modifié à 17 h 11 min le 06 mars 2023
Par Denis Hudon - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La bonne récolte de bleuets sauvages dans la dernière année ne doit pas pour autant faire oublier les défis et les enjeux de l’industrie. L’apparition ces dernières années de la mouche du bleuet exige la mise en place d’une stratégie pour en limiter la prolifération et en minimiser les conséquences.

C’est l’un des messages qu’a livré récemment Gilbert Lavoie, agronome et économiste, qui était l’un des conférenciers à la Journée Bleuet du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui s’est tenue à Dolbeau-Mistassini.

« La mouche du bleuet est pour le moment peu étendue, mais il faut la surveiller, l’avoir à l’œil. Ici, on ne met pas de pesticides et c’est un bonus pour le consommateur qui paie moins cher de quelques sous. Le secteur doit se mobiliser, c’est-à-dire les producteurs, les transformateurs, les stations de recherche et les différents ministères », prévient l’économiste. Il n’y a pas lieu pour le moment de paniquer, estime-t-il, mais il vaut mieux prévenir que guérir.

Pour cela, l’industrie doit se donner une stratégie et des moyens de contrôle pour éviter que la mouche du bleuet ne prenne du terrain. Désinfecter les boîtes de bleuet, ajouter des mesures sanitaires, accentuer la recherche, utiliser les technologies et autres sont des exemples de prévention.

« Il est encore temps d’intervenir. Les enjeux monétaires sont importants si on ne veut pas perdre notre positionnement concurrentiel. Notre bleuet bio représente tout près de 30 % de la valeur de production. Si on ne fait rien, c’est la marge de rentabilité qui est à risque. »

Bel avenir à l’horizon

Gilbert Lavoie voit un bel avenir dans l’industrie du bleuet sauvage dans la région. C’est un produit santé et il faut bien le valoriser, mieux le faire connaître, particulièrement en Europe.

« La région a un produit d’une qualité exceptionnelle avec le bleuet. On doit davantage le faire connaître à l’international. On doit lui donner plus de valeur avec l’introduction de sous-produits à base de notre bleuet. L’avenir passe nécessairement par une diversification de notre produit. »

Autre enjeu, rappelle l’agronome-économiste, les mesures compensatoires que tentent d’imposer les États-Unis.

« On a gagné une première manche et je dois dire que nos deux gouvernements à Québec et à Ottawa ont bien travaillé devant le Tribunal américain du commerce. Il ne faut cependant rien tenir pour acquis et diversifier notre produit ».

Il y a fort à parier, estime Gilbert Lavoie, que les Américains vont revenir à la charge dans ce dossier à un moment ou à un autre.

Il croit aussi qu’il faut se donner une stratégie avec les provinces Maritimes pour mieux gérer les inventaires, car il y a là aussi des enjeux de coûts.

« Il faut y réfléchir collectivement. On a une belle industrie qui contribue à l’économie locale et on doit en être fier. On sous-estime parfois l’apport de cette industrie dans notre économie », conclut-il.

 

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