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Les astres bien alignés pour Arianne Phosphate

Denis Hudon
Le 24 février 2022 — Modifié à 06 h 46 min le 24 février 2022
Par Denis Hudon - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

L’année 2022 commence bien pour Arianne Phosphate et son projet de mine à ciel ouvert, près du lac à Paul, à 200 kilomètres au nord de Saguenay. Plusieurs facteurs nouveaux viennent raviver les espoirs de réaliser le projet dans un horizon à court et moyen termes. Pour le chef des opérations Raphaël Gaudreault, c’est le meilleur contexte depuis au moins les cinq dernières années.

« Tout se met en place progressivement et présentement, on met le focus à rencontrer des investisseurs et des clients potentiels. Avec l’arrêt des exportations à la fin de la dernière année par la Chine et la Russie de leurs concentrés de phosphate, le portrait mondial du phosphate vient de changer et cela ouvre de nouvelles perspectives ».

Et, poursuit-il, même si la Russie a repris depuis ses exportations, elle a des quotas très élevés. La Chine exportait environ 75 % de son phosphate en Inde, surtout pour la production de fertilisants, ce qui a eu pour effet de faire grimper le prix.

La sécurité d’approvisionnement mondiale en phosphate est donc fragilisée avec le retrait des exportations de la Chine et de la Russie. Ce qui ouvre ainsi la porte toute grande pour un approvisionnement au Canada, lui-même consommateur de fertilisants à base de phosphate. Et le projet d’Arianne Phosphate fait sens plus que jamais. Il présente une opportunité pour répondre à la demande mondiale de phosphate.

Demande croissante

« Il y a une forte demande actuellement et les prévisions sont excellentes pour les années futures. Les prix à la tonne sont les meilleurs, depuis 2016. C’est de très bon augure pour nous », poursuite le chef des opérations d’Arianne Phosphate.

Le marché mondial du concentré de phosphate devrait atteindre 300 millions de tonnes d’ici à 2030 avec un taux de croissance annuelle de 2,8%.

Le phosphate est aussi très présent dans les fertilisants (engrais agricoles et horticoles, etc.), mais aussi dans la fabrication de batterie longue durée pour les véhicules électriques.

Arianne Phosphate participe d’ailleurs à des essais dans l’utilisation de phosphates dans les batteries LFP (lithium, fer et phosphate) dont certains modèles du fabricant automobile Tesla est équipé. Une voie d’avenir, se réjouit Raphaël Gaudreault.

D’autant plus que le site du lac à Paul offre un concentré d’apatite de très haute qualité, de l’ordre de 38 % à 40 % de P205 et très peu de contaminants.

L’entreprise se concentre à compléter le financement de son projet au cours des prochains mois. Le projet représente des investissements de l’ordre de 1,3 milliard de dollars. Et si tout va comme elle l’espère, Arianne Phosphate pourrait commencer à construire les infrastructures de sa future mine en 2023 ou 2024, avec un production commerciale envisageable dans 24 à 28 mois, soit autour de 2024-2025.

Nouvelle génération d'engrais

Enfin, Arianne Phosphate vient de se joindre à un programme de recherche en collaboration avec le Groupe de recherche en environnement et en biotechnologie du Cégep de Rivière-du-Loup. L’objectif est de développer une nouvelle génération d’engrais à partir de déchets organiques et du concentré de phosphate à haute pureté et à faible contaminant.

« Avec ce nouveau contexte du marché mondial, nous sommes en excellente posture. Notre projet est beaucoup moins risqué aujourd’hui pour d’éventuels partenaires », conclut Raphaël, extrêmement optimiste pour la suite des choses.

 

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