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Hausse de la valeur des terres cultivées : une tendance très inquiétante selon l’UPA régionale

Jean-François Desbiens
Le 27 mars 2023 — Modifié à 08 h 26 min le 27 mars 2023
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

La valeur moyenne des terres cultivées augmente encore une fois cette année au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s’agit d’une tendance très inquiétante selon l’Union des producteurs agricoles (UPA) régionale, particulièrement pour la relève.

Un rapport récent de Financement agricole Canada (FAC) l’établit à 4 900 $/acre, soit une augmentation de 14 % comparativement à l’année dernière. Ce n’est toutefois qu’une moyenne souligne le président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mario Théberge.

« Il y a des terres qui se transigent beaucoup plus cher que ça. On est rendu à 7 000$, 8 000 $ et même plus dans certains secteurs. C’est celui de Saint-Bruno où c’est le plus élevé. Le prix des terres est rendu à 9 000 $/acre. On ne connaît pas d’autres secteurs économiques où une infrastructure va se vendre de deux à trois fois le prix de sa valeur réelle, la valeur agronomique d’une terre. On est rendu là et ça ne marche plus. À ces prix, le seuil de rentabilité est largement dépassé pour la majorité des cultures régionales. »

Avec les changements climatiques qui diminuent d’année en année les superficies cultivables, la menace est très sérieuse selon lui.

« Quand on regarde à long terme, ce n’est pas comme ça qu’on va développer l’agriculture dans la région. Il y a plus de la moitié de la superficie des terres au Québec qui a été achetée par des gens qui n’étaient pas des agriculteurs l’an passé. Ils les achètent avec l’argent qu’ils ont placé. Depuis 10 ans, la valeur des terres au Québec a augmenté de 250 %. C’est mieux que la bourse ça, mais je pense que collectivement, on recule. »

Solutions concrètes

Le président régional de l’UPA mentionne que les prochaines générations auront particulièrement besoin de solutions concrètes pour continuer de fournir un panier d’épicerie abordable.

« On est inquiet pour la relève. Je ne connais pas de jeunes qui arrivent avec un diplôme et 3 M$ dans les poches pour acheter une terre à ce prix-là. Il faudrait garder ces terres et s’assurer une relève. Afin de mieux supporter notre secteur agricole, nous devons nous pencher collectivement à envisager des solutions possibles. »

Ces solutions, Mario Théberge affirme que son organisation tentera de les trouver, mais que ce sera délicat.

« On va faire une activité régionale entre nous, les producteurs, prochainement. La date n’est pas encore fixée, mais on va essayer d’en parler tranquillement entre nous et voir ce qu’on va faire. C’est délicat, parce qu’il y a des vendeurs et des acheteurs parmi nos membres. Pour un producteur qui vend ses terres, elles ne seront jamais trop chères. Ce sera difficile d’arriver à une solution entre nous, d’avoir un message unique. Mais le gros bon sens s’applique et c’est ce qu’on va essayer de travailler. On va commencer par en parler, faire état de la situation. »

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