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Conflit en Ukraine : De l’inquiétude chez les producteurs agricoles

Le 25 mars 2022 — Modifié à 14 h 32 min le 25 mars 2022
Par Julien B. Gauthier

Le conflit qui sévit entre la Russie et l’Ukraine entraîne déjà des conséquences négatives pour l’industrie agricole, notamment sur le coût des engrais, des céréales et du carburant. Le président de l’UPA, Mario Théberge, s’attend à ce que les effets perdurent pendant des mois, voire des années.

« C’est inquiétant pour le secteur agricole. Des engrais, il en provient beaucoup de l’Ukraine et de la Russie. Pareil pour les céréales. On a coupé les ponts avec la Russie et ça va se faire ressentir sur le marché mondial. Je suis inquiet pour les prochains mois, voire les prochaines années », déplore Mario Théberge, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Ce dernier ajoute que cette hausse est une autre tuile qui s’abat sur la tête des producteurs.

« Il y a déjà la rareté de main-d’œuvre, le prix du carburant… on se demande quand ça va arrêter. L’an dernier, nos coûts de production ont augmenté de 17 % », lance-t-il.

Blocage des exportations

Au cours des dernières semaines, la Russie a demandé à ses producteurs de ne plus exporter d’engrais pour une durée indéterminée. Or, le pays représente à lui seul une importante part des exportations mondiales, soit 23 % pour l’ammoniac, 21 % pour la potasse, 14 % pour l’urée, et 10 % pour des phosphates transformés.

De février 2021 à février 2022, les prix pour l’urée, la potasse, le Di-Ammonique Phosphate (DAP) et le phosphate monoammonique (MAP) ont grimpé de 59 %. Cette augmentation survient avant même l’arrêt des exportations par la Russie.

Prix des céréales à la hausse

À elles seules, la Russie et l’Ukraine représentent 29 % des exportations mondiales de céréales. Par conséquent, les incertitudes économiques font bondir le prix de cette denrée.

« Les céréales, ça nourrit plein de monde. Pas juste les animaux! », rappelle Mario Théberge.

De son côté, le président du syndicat local de l’UPA du Domaine-du-Roy Christian Taillon, se dit « embêté » par cette hausse.

« J’ai tendance à m’imaginer que la hausse va être positive pour moi parce que je produis du grain. Mais ce ne sont pas tous les producteurs qui seront en mesure de payer. Les coûts de production ne font qu’augmenter. Par exemple, j’achète 70 000 L de diesel annuellement. Depuis un an, le prix a doublé », lance-t-il, ajoutant au passage que la production céréalière a été difficile au cours des dernières années en raison du climat chancelant.

 

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