Le projet d’un complexe aquatique à Saguenay est à la croisée des chemins. Les acteurs du milieu qui militent pour ce projet déplorent le surplace qui perdure depuis plusieurs mois. Rien ne semble avancer.

« Tout le monde semble d’accord et est conscient que c’est un investissement pour la santé de toute la population, que la nécessité est là et elle est pressante, mais il n’y a rien qui bouge », affirme Jean-Pierre Girard du Groupe de citoyens nageurs.

Ce dernier fait valoir l’intérêt de Saguenay et de l’UQAC dans le projet, mais déplore que celui-ci soit toujours au point mort.

Le dossier a néanmoins pris de l’ampleur avec les appuis officiels de différents acteurs de Saguenay. Le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Centre des services scolaire des Rives-du-Saguenay, la chambre de commerce et d’industrie du Fjord du Saguenay, les commerçants de la zone Talbot et la FADOQ ont permis d’étoffer le dossier en appuyant le projet.

« On voit que le mouvement fait pas mal l’unanimité dans la population. L’important, c’est de lancer le projet le plus vite possible, surtout si on considère qu’on doit attendre encore 4-5 ans avant la réalisation du projet. Si la piscine du Cégep de Chicoutimi lâche, on n’a pas de plan B », déplore M. Girard.

Ce que le groupe revendique, c’est un complexe de deux bassins de 25 mètres à température variée.

Une alternative rentable?

L’athlète bien connu Pierre Lavoie soulève l’alternative de prendre le modèle du complexe aquatique de Boucherville. Le projet, qui avait coûté plusieurs dizaines de millions de dollars, se finance par lui-même avec les prix des entrées.

Pierre Lavoie soutient que le projet de Boucherville est rentable, il apporte des revenus à la ville plutôt que de n’être qu’une dépense.

« Le projet de Boucherville fonctionne tellement bien que la Ville devrait construire un autre bassin de 50 mètres cette fois-ci, » explique Jean-Pierre Girard.

« En même temps, on a le Centre Gorges-Vézina qui doit être rénové ou reconstruit, on a besoin d’une patinoire olympique pour les patineurs de vitesse courte piste. À Saguenay, on est à la croisée des chemins. C’est le temps d’investir dans nos infrastructures. L’opportunité est là, il faut la saisir », soutient Pierre Lavoie.

Piscines fermées et désuètes

Avec la fermeture de la piscine du Pavillon Roland-Saucier l’an dernier, la nécessité de se doter d’un complexe aquatique n’a jamais été aussi frappante à Saguenay. Présentement, la piscine du Cégep de Chicoutimi, qui est de plus en plus désuète, ne suffit plus pour pallier la demande.

La seule piscine utilisable dans le grand secteur Chicoutimi est celle du Cégep, mais l’offre de service de cette dernière ne suffit pas à la demande et la fin de sa vie utile a été évaluée à 2024. L’heure est donc criante pour munir la Ville de nouvelles infrastructures.

Quoi qu’il en soit, le projet est toujours au statu quo. Pour les porte-paroles du Groupe de citoyens nageurs, Michel Dufour, Pierre Lavoie et Jean-Pierre Girard, il est inconcevable qu’une ville majeure comme Saguenay ne soit pas munie d’infrastructures aquatiques adéquates.