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Un phénomène en augmentation : Le visage de l’itinérance a changé

Le 28 mai 2022 — Modifié à 12 h 05 min le 28 mai 2022
Par Julien B. Gauthier

La COVID-19, la hausse des coûts des loyers et l’inflation sont tous des éléments qui font en sorte que l’itinérance est en hausse à Saguenay, particulièrement depuis 2015. La Maison d'Accueil pour sans-abri de Chicoutimi constate que le visage de l’itinérance a changé.

« Maintenant, on a des jeunes. On a aussi l’autre extrême, des gens plus âgés avec des problèmes de capacité physique et cognitive, tels que l’Alzheimer. Ça démontre que notre filet au social au Québec n’est pas aussi bien ficelé qu’on peut le penser », explique Michel St-Gelais, directeur de la Maison d'Accueil pour sans-abri de Chicoutimi.

Ce dernier constate notamment une baisse de qualité des drogues de rue. Davantage coupée, celle-ci est devenue plus addictive qu’auparavant, ce qui s’ajoute aux causes de l’itinérance.

Itinérance plus visible

L’itinérance est plus visible qu’auparavant. Comme la majorité des services se trouve au centre-ville de Chicoutimi, c’est surtout à cet endroit que la problématique est concentrée. Aide juridique, hébergement, soupe populaire et Service de travail de rue s’y trouvent.

Mais avec le plus grand nombre de personnes en situation d’itinérance, de plus en plus de situations de crise surviennent. L’automne dernier, un usager s’est immolé. Le meurtre d’un homme a aussi été commis par un autre usager de la Maison d’Accueil.

« Les commerçants sont de plus en plus impactés, c’est certain. Ça peut faire peur à la clientèle. Certains se tiennent dans les portiques. C’est sûr que ça n’aide pas à faire disparaître les tabous, qui sont toujours bien présents », constate Michel St-Gelais, bien apprécié de ses « gars ».

En effet, 95 % des usagers de la Maison d’Accueil sont des hommes. Pendant la pandémie, le centre d’hébergement a aussi commencé à offrir ses services aux femmes.

Bâtiment désuet

La Maison d'Accueil pour sans-abri de Chicoutimi espère pouvoir déménager dans l’ancien couvent des Servantes du Très-Saint-Sacrement avant novembre 2022. (Trium Médias - Julien B. Gauthier)

L’organisme fondé en 1998, situé au centre-ville de Chicoutimi, manque de places et les chambres offrent peu d’intimité. Le bâtiment est maintenant désuet et accumule de nombreux problèmes électriques, d’infiltration et d’isolation.

Michel St-Gelais espère pouvoir concrétiser le projet de déménagement dès novembre 2022, tout juste avant l’hiver. Le centre sera ainsi déplacé dans le monastère de l’Église Saint-Sacrement.

La maison actuelle permet d’accueillir environ 40 personnes dans des espaces communs. Le nouvel emplacement offrira notamment des chambres individuelles et plus d’espaces de débordements.

L’organisme accueille annuellement entre 400 et 500 personnes en situation d’itinérance.

À lire : Itinérance : Travailler pour une meilleure cohabitation

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