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Pas de protection pour les élus fédéraux : Une aberration

Le 16 septembre 2022 — Modifié à 14 h 44 min le 16 septembre 2022
Par Julien B. Gauthier

Depuis la crise d’octobre de 1970, les ministres du gouvernement québécois sont accompagnés par des gardes du corps dans le cadre de leurs fonctions et dans leur vie personnelle. Il n’en est toutefois pas le cas au sein du gouvernement fédéral, où seul le premier ministre canadien possède une telle protection.

Selon Alexandre Cloutier et Serge Simard, respectivement ex-ministres au Parti québécois et au Parti libéral du Québec, il s’agit d’une aberration. Les deux ne se seraient pas passés de cette protection dans le cadre de leurs fonctions.

« Je trouvais ça triste que Denis Lebel, ministre fédéral, n’avait rien de ça, même dans ses sorties officielles. Ça n’avait pas de bon sens. On avait des annonces conjointes à faire et il arrivait seul. C’étaient mes gardes du corps qui le protégeaient », déplore Serge Simard, ministre sous le gouvernement Charest de 2008 à 2012.

« Ce n’est pas normal que tu sois ministre au gouvernement fédéral et que tu fasses tout par toi-même. On trouvait ça aberrant, parce que nous, on en avait. Ce serait la moindre des choses qu’ils y aient droit », ajoute pour sa part Alexandre Cloutier, ministre au sein du gouvernement Marois de 2012 à 2014.

Au Québec, le premier ministre, l’ensemble des ministres et tous les chefs de partis reconnus à l’Assemblée nationale ont droit aux services d’un garde du corps-chauffeur.

Climat tendu

Rappelons que la vice-première ministre du Canada et ministre des Finances Chrystia Freeland a été victime de menaces et de harcèlement le 26 août dernier dans un hôtel en Alberta, suscitant l’indignation de la classe politique.

En pleine campagne électorale québécoise, des députés sortants comme la libérale Marwah Rizqy ont aussi reçu des menaces de mort, illustrant ainsi le climat de tension qui règne présentement.

« La démocratie se porte mal depuis que Trump est arrivé. Les pays ont tous pogné la même « maladie ». Les réseaux sociaux se sont enflammés. Il y avait des bêtises dans le temps, mais les gens se gardaient une petite gêne », croit Serge Simard.

De son côté, Alexandre Cloutier demeure prudent et préfère ne pas sauter aux conclusions. Il croit que cette tension ne date pas d’hier, bien au contraire.

« Dans les années 1960 et 1970, il y avait beaucoup de menaces envers les élus. J’ai l’impression que ça ne date pas d’hier, car on s’est dotés de gardes du corps il y a bien longtemps. Ce serait intéressant d’avoir un débat là-dessus », conclut-il.

Lire la suite : Gardes du corps : Un outil indispensable pour les ministres

 

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